C’était tendu comme un string sur un pilier, mais au final, ça passe pour nos Basques préférés. Biarritz reste dans la danse, Bayonne rêve de barrages : voici le résumé musclé d’un week-end où y avait de la biscotte, du raffut, et un brin de miracle.
Bayonne : victoire en mode costaud, mais fautes à gogo
L’Aviron Bayonnais est monté à Anoeta pour montrer les crocs contre les voisins palois, et il n’a pas manqué son rendez-vous : 27-22, score net, ambiance électrique, et une belle quatrième place au classement du Top 14, bien accrochée comme un crampon dans la gadoue.
Mais derrière la belle perf’ au tableau d’affichage, faut pas non plus se la raconter façon haka de vestiaire. La prestation, bien que sérieuse, n’était pas non plus un modèle de rigueur. 14 pénalités concédées, soit quasiment une tous les deux plaquages… De quoi donner des sueurs froides à n’importe quel coach, même s’il est sous Lexomil.
Yann Blanchard, le boss du coin de touche, ne s’est pas voilé la face, expliquant que ses joueurs peuvent se permettre 14 fautes contre certaines équipes, mais que cela ne passerait pas contre un prétendant sérieux en barrages. Autrement dit : continuez comme ça, les gars, et vous allez vous faire marcher dessus en quart de finale comme un sandwich oublié dans une mêlée.
Et c’est pas la première fois que la discipline part en touche. À La Rochelle, y a trois semaines, c’était déjà 16 fautes. Le genre de chiffre qui fait grincer les dents. Si Bayonne veut aller plus loin qu’une simple figuration en phase finale, va falloir apprendre à plaquer sans se faire siffler comme des amateurs un soir de fête de village.
Biarritz : maintien en poche, mais l’impression d’un gâchis
Du côté du BO, la saison a ressemblé à une partie de belote avec une main pourrie, un partenaire qui suit pas, mais où on finit par ramasser la mise à la dernière levée. Grâce à une victoire bonifiée contre Béziers, et avec un petit coup de pouce de Brive qui a fait tomber Aurillac, les Biarrots sont assurés de rester en Pro D2. Ouf, plus besoin de sortir la calculatrice ou de se ronger les crampons.
Mais pas de quoi sauter dans la grande bleue. Ce maintien, c’est un peu comme un sauvetage à la sirène : on est content, mais on se demande comment on a pu en arriver là. Sept défaites d’affilée en début de saison, des matchs à sens unique où les Biarrots jouaient à cache-cache avec l’envie… Et puis bam, sur les 30 dernières minutes contre Béziers, ils envoient du jeu comme s’ils avaient retrouvé le plan du game au fond de la poche du short d’un des remplaçants.
Yann Blanchard, toujours lucide, a lâché la punchline s’étonnant qu’à la vue de la folie qu’ils ont montrée pendant 25-30 minutes, la question restait de savoir comment cette équipe avait pu enchaîner 7 défaites consécutives. Bah nous aussi, coach. C’est un peu comme si un boxeur se réveillait au 11e round et envoyait trois uppercuts pour sauver le match.
Avec seulement 12 petits points de retard sur le Top 6, le BO peut clairement se mordre les doigts, les coudes et peut-être même les crampons. Quelques matchs mieux gérés, et c’était le wagon des barrages au lieu du train du maintien. Y avait du beau monde sur la feuille, mais pas assez de profondeur de banc pour tenir la distance.
Deux destins, deux projets, mais un même esprit de combat
Alors, qu’est-ce qu’on retient de cette fin de saison pour nos clubs basques ? Que l’Aviron Bayonnais a les crocs pour mordre dans les barrages, mais qu’il faudra éviter de se tirer une pénalité dans le pied tous les quarts d’heure. Que le Biarritz Olympique, lui, a fait le dos rond, a encaissé les marrons, et finit la saison avec les honneurs… mais aussi un sac de regrets aussi lourd qu’un pilier en fin de banquet.
Côté Bayonne, y a de quoi voir l’avenir avec ambition. La machine a du répondant, les individualités claquent (mention spéciale à Perchaud, Lucu et les potes), et si le collectif se met à carburer sans faire de fautes tous les deux ballons, ça peut faire du vilain en phase finale. Blanchard glisse que l’équipe est difficile à jouer, que c’est réellement un avantage. Et c’est vrai que face aux Bayonnais, même un club du top 6 ressort avec des bleus à l’âme et aux épaules.
Du côté de Biarritz, l’heure est au lifting de vestiaire. Le maintien ouvre la porte à un projet plus ambitieux, avec des investisseurs potentiels et des recrues à prévoir. Le recrutement, jusque-là, avait de la gueule, mais manquait de volume. Faudra densifier l’effectif si on veut éviter de retomber dans les bas-fonds dès les premières journées. Léo Hiquet, sans se la raconter, résume bien la vibe : le club peut se projeter sur la prochaine saison, le maintien étant d’ores et déjà assuré.
Autrement dit, c’est pas encore le rugby champagne, mais au moins, on a posé les verres.
En attendant, les tribunes chantent
Chez les supporters, c’est la liesse façon 3e mi-temps. À Bayonne, on rêve déjà de barrage à la maison, de maillots trempés et de bières tièdes. À Biarritz, on souffle un bon coup et on se dit qu’un été sans stress, c’est toujours ça de pris. Les travées de Jean-Dauger et d’Aguiléra ont vibré, gueulé, pleuré, mais au final, nos clubs basques sont toujours debout, les oreilles peut-être en chou-fleur, mais l’âme bien accrochée.
Amis de l’ovalie, les Basques sont encore là, et ça va continuer de bastonner. Peut-être pas toujours propre, peut-être pas toujours beau, mais toujours avec le cœur, les tripes, et un paquet de plaquages dans les chaussettes.