C’est la tuile pour Mauléon-Licharre ! Selon un rapport de la Chambre régionale des comptes, la commune souletine serait empêtrée dans une ardoise XXL de près de 5 millions d’euros. À ce rythme, il lui faudrait plus de 15 ans pour se refaire une santé financière, un marathon comptable qui risque de laisser tout le monde sur les rotules. Cerise sur la facture, la ville a tout de même investi plus d’un million d’euros dans un terrain de foot synthétique. Une manière, peut-être, de préparer ses finances… à une belle relégation en division déficitaire.
Interpellé sur la question, le maire Louis Labadot préfère jouer le hors-jeu médiatique : pas question de parler chiffres avant le conseil municipal du 31 mars. Il fustige un rapport “d’énarques”, tout en soulignant sa légitimité électorale. Mais s’il refuse de commenter l’endettement, il s’étrangle en revanche sur un autre point : la municipalité ne respecterait pas la durée légale du temps de travail pour ses agents. “On est à 1 582 heures depuis 2009, et c’est maintenant qu’on nous tombe dessus ?“, s’indigne l’élu, manifestement aussi déboussolé qu’un touriste cherchant une place de parking à Espelette en plein été.
L’opposition, elle, ne manque pas de tacler : selon Beñat Elkegaray, élu de la liste Aitzina Maule, l’actuelle majorité comme l’ancienne portent une lourde responsabilité. Entre fautes de gestion et dettes héritées, la ville se retrouve le bec dans l’eau, plombée notamment par la liquidation de la société mixte Domaine Agerria. La Chambre régionale des comptes a bien dégainé six recommandations pour éviter le naufrage… Mais la municipalité les appliquera-t-elle, ou continuera-t-elle à pagayer à contre-courant ? Réponse le 31 mars, sauf si, d’ici là, la commune trouve un trèfle à quatre feuilles bien placé pour renflouer les caisses !