Mascarades souletines 2025 : en piste pour un carnaval haut en couleurs et en culture




La saison des mascarades en Soule bat son plein. Alors sortez vos bérets et lustrez vos espadrilles, c’est le moment ! En Soule, la mascarade revient pour une nouvelle saison de folie furieuse. Les villages d’Alçay-Alçabéhéty-Sunharette et Lacarry-Arhan-Charritte-de-Haut (ne cherchez pas à prononcer ça d’une traite sans reprendre votre souffle) prennent les rênes cette année. Et autant vous dire qu’avec eux, on ne va pas seulement danser la gigue…

Ça faisait 27 ans qu’Alçay et Lacarry n’avaient pas organisé la mascarade. La dernière fois, c’était en 1998, quand Titanic faisait couler les larmes des midinettes accroc au romantisme. Cette année, les jeunes des deux villages relèvent le défi, prouvant que même au fin fond des montagnes, on sait encore bien s’amuser. Douze dates sont au programme, et chaque dimanche (ou presque), la Soule résonnera au rythme des danses, des chants et des tambours. Entre deux pottoks qui broutent et quelques brebis perplexes, c’est un véritable spectacle ambulant qui va sillonner la vallée.

Douze dimanches pour en profiter

La première mascarade a eu lieu le 12 janvier à Lacarry, où tout le monde était invité à venir taper du pied sur la place du village. Après ça, les festivités ont fait étape à Sauguis (19 janvier), Larrau (25 janvier), et ainsi de suite, jusqu’à la grande finale, de nouveau à Lacarry, le 30 mars. Pas de jaloux : chaque bourg aura son moment de gloire et de rigolade. Notez bien, parce qu’en Soule, la ponctualité, c’est sacré… sauf quand le troupeau bloque la route, bien sûr. Beeeh oui, cas de force majeure !

Les mascaradiers : rouges et noirs, mais surtout hauts en couleurs

Les mascarades, c’est un peu comme un match de rugby basque : il y a deux équipes qui s’affrontent, mais tout le monde finit au comptoir pour trinquer. D’un côté, les Rouges : classe, élégance, et pas un faux pli dans leurs costumes. Ils dansent avec une précision chirurgicale et une grâce qui ferait pâlir une txalaparta bien accordée. Parmi eux, les légendaires aitzindari, ces personnages traditionnels tels que le zamalzain (mi-homme, mi-cheval, 100 % stylé), ou encore le txerrero (gardien de cochons… chic).

De l’autre côté, les Noirs, alias les trublions. Sauvages, paillards et franchement provocateurs, ces joyeux lurons se lâchent dans des danses parfois limite, mais toujours hilarantes. Leur rôle ? Rire de tout et surtout de tout le monde. Ici, personne n’est épargné : politique locale, rivalités de clocher, ou anecdotes du coin, tout passe à la moulinette de leur humour grinçant. Un peu comme chez nous en fait…

Barricades et saut basque : ça pulse dans les villages

Chaque mascarade commence par une barricade symbolique : les jeunes du village organisateur débarquent en fanfare dans le village hôte et doivent négocier leur passage en dansant. Imaginez une bande de joyeux drilles sautillant au rythme des txirula et ttun-ttun, sous les yeux mi-amusés, mi-éberlués des locaux. C’est à ce moment que les aitzindari montrent tout leur talent, avec des sauts défiant la gravité et des entrechats qui feraient pâlir un danseur étoile de l’Opéra de Paris.

Et attention, pas question de faire semblant ! Les pas sont millimétrés, les rythmes endiablés, et les spectateurs conquis. Une fois la barricade franchie, place au banquet : on mange, on boit, et surtout, on danse jusqu’à ce que le sol en tremble.

Un spectacle total, entre tradition et modernité

La mascarade, c’est un peu la série Netflix de nos montagnes basques : il y a de l’action, du drame, de la comédie, et même des moments d’émotion. Chaque représentation est un subtil mélange de tradition ancestrale et de modernité. Ici, pas de projecteurs LED ni d’effets spéciaux, mais des costumes flamboyants, des chants polyphoniques et une bonne dose d’improvisation.

Les jeunes, véritables couteaux suisses culturels, endossent tous les rôles : danseurs, chanteurs, acteurs, musiciens… et parfois même techniciens de dernière minute pour réparer un zamalzain un peu bancal. Et tout ça avec un seul objectif : transmettre la tradition tout en la dépoussiérant.

Une leçon de solidarité made in Soule

Organiser une mascarade, c’est un boulot de titan. Dans des villages où la population ne dépasse parfois pas les 100 âmes, il faut mobiliser tout le monde. Les anciens transmettent leur savoir, les jeunes s’entraînent d’arrache-pied, et les mamies du coin se chargent de nourrir tout ce petit monde. C’est un véritable tour de force, mais surtout une belle leçon de solidarité. Et franchement, qui peut rivaliser avec une communauté où même les moutons semblent s’impliquer dans les répétitions ?

En filigrane des danses et des rires, la mascarade est aussi un moyen de raconter l’histoire locale, de préserver la langue basque, et de se moquer des travers du quotidien. C’est un moment de partage intergénérationnel où chaque geste, chaque mot, chaque note de musique est un clin d’œil à ceux qui ont dansé avant, et un encouragement pour ceux qui danseront après.

Alors, dépêchez-vous, rendez-vous dans les villages souletins pour découvrir ou redécouvrir cette tradition unique. Et toi, estivant ! N’oublies pas : au Pays basque, on ne rigole pas avec la mascarade… sauf pendant la mascarade, bale ?


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