C’est avec une grande tristesse – et un soupçon de beurre dans les yeux – que nous apprenons le décès de Maïté, icône des fourneaux et des coups de pilon bien placés. La célèbre animatrice de La Cuisine des Mousquetaires, véritable gladiatrice de la gastronomie française, s’est éteinte paisiblement à l’âge de 86 ans. On espère qu’elle a trouvé une cuisine bien équipée là-haut, avec un congélateur plein et des ortolans prêts à être sublimés.
Maïté, c’était la femme qui rendait la cuisine aussi palpitante qu’un film de Tarantino. Des anguilles assommées à coups de pilon, des oiseaux protégés dégustés comme un secret d’État, et cet accent landais qui sentait bon le sud et le confit de canard. Avec elle, chaque recette devenait une épopée, chaque plat une aventure. Qui d’autre pouvait expliquer une blanquette tout en improvisant un sketch digne d’un one-woman-show ?
Maïté, c’était aussi un plat à son image : copieux, chaleureux, et peut-être un peu trop gras pour les diététiciens. Elle ne faisait pas dans la dentelle, mais dans la sauce épaisse. Son credo ? “Le beurre, c’est la vie.” Une devise qu’elle a suivie jusqu’au bout, prouvant que l’espérance de vie et la gourmandise peuvent cohabiter, du moment qu’on y ajoute une pointe de piment d’Espelette.
L‘ultime banquet
Aujourd’hui, Maïté rejoint le grand banquet céleste, où l’attendent Bocuse, Julia Child, et quelques anguilles qui n’ont jamais digéré leur passage dans sa cuisine. Si l’on tend l’oreille, on entend peut-être déjà son rire gras résonner là-haut, entre une cocotte en fonte et une louche d’armagnac.
Adieu Maïté, tu as prouvé que la cuisine n’était pas qu’un art, mais un sport de combat. Et pour ça, on te dit merci. Tu laisses derrière toi une France qui pleure… et qui salive encore.
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