Loup y es-tu ? Les bergers du Pays basque en ont ras le cul !

Ça sent le roussi pour les brebis du Pays basque ! En l’espace de quelques jours, plusieurs troupeaux ont été attaqués à Bardos et Barcus. Un carnage qui laisse planer une grande question : le loup serait-il de retour dans le coin ?

Lili Saint-Laurent, éleveuse à Lantabat, n’a pas eu besoin de compter les moutons pour comprendre que quelque chose clochait. Dans la nuit du 3 au 4 mars, une de ses brebis a été retrouvée morte, la panse grande ouverte. Un agneau y est aussi passé, pendant qu’une autre brebis, blessée, peinait à reprendre son souffle. « On s’est dit que c’était peut-être un chien errant, un renard affamé… mais avec la vidéo du loup à la Rhune la semaine dernière, on a vite fait le lien. »

Hésitant entre prudence et espoir, l’éleveuse et son mari décident pourtant de laisser leur troupeau une nuit de plus à Bardos. Mal leur en a pris : le prédateur remet le couvert. Rebelote le 5 mars, avec une autre brebis occise et une nouvelle bête blessée. Cette fois, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) fait le déplacement pour constater les dégâts, mais reste prudent sur l’origine de l’attaque. « On ne peut pas confirmer qu’il s’agit d’un loup », affirment les agents, faute de preuves formelles. Résultat : exit la belle vie en pâturage, les brebis regagnent fissa l’étable de Lantabat.

Les Saint-Laurent ne sont pas les seuls à avoir la laine hérissée. Du côté de Barcus, deux autres éleveurs ont vu leurs bêtes succomber sous les crocs d’un mystérieux assaillant. Thomas Arhantcet, lui, a retrouvé un bélier de 70 kg traîné sur plusieurs mètres, une scène qui, selon lui, ne laisse guère de doute : « Un chien ne ferait pas ça. » Pire encore, la période est critique, avec la sortie prochaine des jeunes veaux et brebis de traite. « Si ça continue, ça va être un self-service pour les prédateurs ! » s’inquiète-t-il.

Le syndicat agricole ELB, lui, ne tourne pas autour du pot. Pour Panpi Sainte-Marie, secrétaire général de l’organisation, il n’y a pas à tergiverser : « Le loup n’a pas sa place ici, point. » Après avoir assisté à des scènes « insoutenables » de brebis éventrées, il réclame des tirs de prélèvement. « Le pastoralisme est une tradition au Pays basque, on ne peut pas risquer de tout perdre. »

Les autorités, elles, restent silencieuses. En attendant, les éleveurs, eux, veillent au grain… et serrent les dents.


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