Les marchés prennent une claque, les courbes dégringolent




Panique à la corbeille ! Les places boursières en ont vu de toutes les couleurs (et surtout du rouge) après la nouvelle charge de Donald Trump sur les tarifs douaniers. Résultat : le CAC 40 s’est ramassé une tôle, le Nasdaq a pris un gadin, le Dow itou, et même Ferragamo a vu ses mocassins se délacer. Revue de crise entre krach et craquage collectif

Vendredi noir sur les marchés : Wall Street s’est pris une volée de bois vert, le CAC 40 s’est payé une glissade façon patinoire sans rambarde, et les traders ont commencé à transpirer plus que les actionnaires de TP un jour de publication de résultats. La faute à qui ? À Donald Trump, bien sûr, toujours prêt à remettre une pièce dans le juke-box de la guerre commerciale. Le bonhomme a sorti un décret qui va faire mal à plus d’un portefeuille : des hausses de droits de douane allant jusqu’à 41 %, histoire de mettre tout le monde à contribution… sauf les électeurs américains.

Le CAC 40 s’est mangé un -2,91 %, retombant à 7546 points comme un soufflé oublié au four. L’Eurostoxx 50 n’a pas été mieux loti avec -2,69 %. Autant dire que tout le monde s’est pris les pieds dans le tapis de la spéculation.

TP : le Titanic de la tech hexagonale

C’est pas tous les jours qu’on voit un champion du CAC 40 se prendre une telle rouste. TP, ex-Teleperformance pour les intimes, s’est effondré de plus de 20 % en une séance. Autant dire qu’on a frisé le court-circuit. La boîte avait déjà fait froncer des sourcils avec son plan “Future Forward”, qui sonne comme un slogan de start-up mais qui, en Bourse, s’est traduit par un solide bond en arrière.

Le résultat net est passé de 291 à 249 millions d’euros en un an. L’Ebita ? En mode tout doux : 697 millions contre 703. De quoi filer des sueurs froides aux investisseurs, qui n’avaient pas signé pour ça. Résultat : TP atteint son plus bas niveau depuis 2016. Ça pique, et pas qu’un peu.

Ferragamo marche sur des œufs

Du côté de Milan, Ferragamo a les semelles qui collent. Moins 1,44 %, c’est pas la Berezina, mais c’est pas la dolce vita non plus. Le luxe italien n’est plus ce qu’il était : le chiffre d’affaires a fondu de 9,4 %, avec une mention spéciale pour l’Asie-Pacifique, qui fait la tête. Le commerce de gros, lui, est en mode morne plaine.

Bref, même avec des chaussures à mille balles, Ferragamo a du mal à courir après la croissance. La griffe perd des plumes, et les investisseurs, la foi.

Atos sort les biscotos

Miracle du jour : Atos a tiré son épingle du jeu et s’est offert un petit +4,67 %. Comme quoi, même dans un marasme, y’a toujours un geek qui surnage. Le groupe informatique a vu sa marge opérationnelle grimper à 113 millions d’euros, et hop, +15 % par rapport à l’année dernière. Un petit 2,8 % des ventes en marge, et les actionnaires ont ressorti les cotillons.

Bon, le chiffre d’affaires global, lui, dégringole à 4,02 milliards, soit -19 % sur un an, mais apparemment, tout le monde s’en fiche du moment que la marge sourit. Les joies de la comptabilité créative.

Les indices PMI font du surplace

Côté macro, les nouvelles ne sont pas franchement meilleures. L’indice PMI HCOB de la zone euro atteint 49,8 en juillet. C’est mieux que les 49,5 de juin, mais toujours pas la joie. En dessous de 50, c’est pas la fête du slip : c’est la contraction. Bref, ça serre au niveau des baboules.

En France, ça patauge aussi. À 48,2, on est à peine mieux qu’en juin (48,1). Et c’est pas les nouvelles commandes à 30 % qui vont faire danser les patrons. Les Allemands, eux, relèvent la tête à 49,1. Une hausse de 0,1 point : pas de quoi déboucher la bière, mais bon, au pays de la rigueur, on s’en contentera.

Pendant ce temps-là, aux States, c’est pas folichon non plus. Les créations d’emplois pour juillet ? 73 000. Les économistes en attendaient 106 000. Autant dire que ça fait un sacré gap dans le CV du pays. Les chiffres de juin et mai ont même été révisés à la baisse façon sale note surprise.

Le taux de chômage remonte à 4,2 %. Les salaires ? Une hausse de 3,9 %, ce qui est un peu la cerise sur le gâteau indigeste. Résultat : les traders se prennent à rêver d’un petit coup de pouce de la Fed en septembre. Les paris sur une baisse des taux grimpent à 80,9 %. L’ambiance ? On dirait une soirée d’annonce de résultats chez TP.

Wall Street fait le grand plongeon

Vendredi soir, c’était pas Jojo à Wall Street. Le Dow Jones a lâché 1,23 %, le S&P 500 a coulé de 1,60 %, et le Nasdaq a pris une gifle monumentale de 2,24 %. Ça pique, surtout quand on voit que c’est la pire perf depuis avril pour le Nasdaq. Même le CBOE, le fameux indicateur de la trouille, a grimpé à 20,95. Autant dire que les mecs ont sorti les parachutes.

Et comme si ça ne suffisait pas, Trump a mis la cerise sur le gâteau en virant la responsable des statistiques de l’emploi. Apparemment, les chiffres lui plaisaient pas. L’objectivité, c’est surfait.

Grosse tôle pour Amazon, dont la division cloud AWS a un peu foiré son deuxième trimestre. Résultat : -8,27 %. Tim Cook a lui aussi sorti la calculette chez Apple, annonçant que les droits de douane allaient coûter 1,1 milliard au prochain trimestre. Apple perd 2,5 %. Pas de bol, même avec un logo en forme de pomme, on n’échappe pas à la chute.

Pendant ce temps, Reddit, le petit poucet, s’est offert un +17,47 %. L’IA et la pub ciblée ont dopé les résultats. Comme quoi, dans la jungle de la tech, les outsiders ont encore leur mot à dire.

L’économie mondiale, en ce moment, c’est un peu comme une partie de poker avec des cartes truquées. Trump distribue les baffes tarifaires, l’emploi ricain fait la gueule, les géants de la tech se ramassent, et les indices boursiers tombent comme des mouches.

Entre les plans stratégiques foireux, les croissances en berne, les chiffres qui dépriment et les tweets présidentiels qui flinguent les marchés, difficile de garder la tête froide. Les investisseurs vont devoir se blinder, accrocher leur ceinture et prier que la rentrée soit moins mouvementée.


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