Les marchés font du surplace : entre Trump, Jinping et les billes de Boiron




Ça pédale dans la semoule sur les parquets européens : ça monte, ça descend, mais globalement ça stagne. Entre la Fed qui a ouvert le robinet, la BoJ qui garde ses billes et Trump qui doit causer commerce avec Jinping, les traders jouent la prudence

Ce vendredi, à midi pétantes, le CAC 40 pointait le bout de son nez à +0,27 %, planté à 7 875 points. Pas de quoi sauter au plafond, mais au moins ça grimpe un peu, histoire de montrer qu’on n’est pas mort. L’Eurostoxx 50 faisait le service minimum à +0,10 %, calé à 5 462 points. En gros, ça flotte, ça tangue, ça hésite : bref, un marché en équilibre instable, comme un trader au comptoir après trois demis.

La grosse ambiance euphorique de mercredi, quand la Fed avait décidé de relancer la pompe à pognon avec son assouplissement monétaire, est déjà retombée. La Bourse, c’est comme un feu d’artifice : ça brille un soir, et le lendemain t’as que les restes calcinés dans la cour.

Et pendant que l’Europe s’ennuie, les yeux sont tournés vers le coup de fil prévu entre Donald Trump et Xi Jinping. On attend de savoir si ces deux-là vont s’envoyer des fleurs ou des baffes commerciales. Un deal d’apaisement, même fragile, et ça relance la machine. Sinon, c’est rideau et méfiance généralisée.

Pendant ce temps-là, la Banque du Japon a sifflé la fin de la récré : taux inchangés mais annonce qu’elle allait refourguer une partie de ses actifs risqués. Traduction : on arrête de gaver le marché comme une oie de Noël et on commence le régime. Ça fait toujours un peu tiquer les investisseurs, habitués au buffet gratuit.

SMG, la belle IPO qui fait péter le compteur

Du côté de Zurich, y’a de la fête : Swiss Marketplace Group (SMG) a débarqué en Bourse avec un bond de 5,45 %, à 47,11 francs suisses. Une IPO qui pèse lourd : 4,8 milliards de francs suisses de valo, 903 millions levés. La plus grosse entrée en Bourse en Europe en 2025, carrément.

L’action avait été pricée à 46 francs l’unité, et bim, ça s’est envolé. Comme quoi, la petite boîte qui fait de la pub en ligne peut encore mettre la pâtée aux gros mastodontes. De quoi donner des idées aux startuppeurs qui rêvent d’entrer au club des grandes valeurs.

Stellantis, le bolide qui redémarre

À Paris, le CAC a trouvé son moteur du jour : Stellantis. Le titre se paye un joli +3,25 %, à 8,66 euros, après déjà deux séances dans le vert. Pourtant, depuis le début de l’année, la bagnole dégringolait : -33,62 %. Un gadin monumental.

Mais voilà que la banque Berenberg sort sa baguette magique : fini le « Conserver », place au « Acheter ». Objectif relevé de 9 à 9,50 euros. De quoi filer un peu de carburant au titre et redonner de l’espoir aux actionnaires qui commençaient à avoir la tronche des pneus crevés. L’amélioration de la situation aux États-Unis, ça fait office de nitro dans le moteur Stellantis.

Boiron, la pilule qui passe crème

Autre star du jour : Boiron. Le labo d’homéopathie claque un +6,12 %, à 26 euros. Pourquoi ? Parce que les résultats semestriels sont costauds. Résultat opérationnel : +221,5 %, soit 15,673 millions d’euros. Bénéfice net : +241,1 %, à 11,364 millions d’euros. Chiffre d’affaires : +7,6 %, à 245,647 millions.

Bref, Boiron soigne son cours de Bourse mieux qu’une petite granule sous la langue. Et les investisseurs adorent ce genre de médoc miracle.

Les chiffres macro : ambiance mollassonne

En septembre, le climat des affaires reste calé à 96 pour le quatrième mois d’affilée. Pas la joie, pas la cata non plus. Par contre, le climat de l’emploi continue sa descente aux enfers. Merci l’Insee pour ce bulletin météo économique digne d’un automne pluvieux.

En Allemagne, c’est les prix à la production qui dévissent : -0,5 % en août sur un mois, au lieu des -0,1 % attendus. Sur un an, ça dégringole de -2,2 %. Bref, l’industrie allemande vend ses produits comme un commerçant en faillite écoulant ses stocks.

Et l’euro, lui, joue les faibles : -0,24 %, à 1,1761 dollar. Pas de quoi rassurer les cambistes.

Wall Street : champagne hier, prudence aujourd’hui

Hier, à Wall Street, c’était fiesta. Merci la Fed qui a baissé ses taux après 9 mois de pause : Dow Jones à +0,27 %, Nasdaq à +0,94 %, records en cascade. Les demandes de chômage plus faibles que prévu ont mis de l’huile sur le feu. Et cerise sur le gâteau : Intel qui s’envole après que Nvidia a annoncé mettre 5 milliards de dollars dans son capital. Un mariage de titans qui a fait saliver les investisseurs.

Aujourd’hui, en revanche, on se calme. Les futures prévoient du +0,18 % pour le Dow, +0,15 % pour le Nasdaq, +0,14 % pour le S&P 500. Bref, pas de gueule de bois, mais on ralentit la cadence. La prudence est de mise avant le coup de fil Trump-Jinping.

Les valeurs US à surveiller

  • FedEx cartonne : CA en hausse à 22,2 milliards de dollars, BPA à 3,46 dollars. Résultat net : 820 millions, contre 790 millions l’an dernier. La marge grimpe à 5,8 %. Du costaud.
  • Medtronic obtient le feu vert de la FDA pour son gadget médical implantable contre l’incontinence. Un marché de 43 millions d’Américains concernés. Y’a des dividendes à se faire, clairement.
  • Merck avance avec son médoc anti-VRS pour les bébés. Le comité européen dit banco, reste plus qu’à la Commission pour valider. Une fois que ce sera dans les pharmacies, c’est jackpot assuré.
  • UPS, en revanche, remballe. L’acquisition d’Estafeta au Mexique, c’est mort. Pas d’accord sur les conditions. Une claque qui rappelle que la logistique, c’est pas toujours du papier cadeau.

Marché en stand-by

Au final, ce vendredi, c’est ambiance prudente. Les indices européens flottent autour de l’équilibre, en attendant le coup de fil de Trump et Jinping. Le CAC se maintient grâce à Stellantis et Boiron, Zurich jubile avec SMG, et les Américains lèvent un peu le pied après la fête d’hier.

Un marché qui joue profil bas, qui grignote plutôt qu’il ne dévore, et qui espère que la diplomatie évitera une nouvelle crise commerciale. En attendant, les traders se contentent d’un verre d’eau gazeuse plutôt que d’un champagne millésimé.

Bref, les places boursières font du surplace. Pas de crash, pas d’euphorie : juste un petit pas de danse hésitant, façon valse à deux temps. Et comme toujours, ça se finira par un « wait and see », la rengaine préférée des investisseurs.

Source : Bourse Direct


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