Semaine boursière du 12 au 16 mai 2025 — chronique d’un rallye pas si tranquille
Wall Street s’est remis à danser, le CAC a chaussé ses moonboots, et les investisseurs, ces éternels optimistes à mémoire courte, ont ressorti les chapeaux pointus. Cette semaine, les marchés ont carburé à l’euphorie, dans le style d’un trader en afterwork : taux en baisse dans le viseur, tensions commerciales qui font relâche, chiffres éco qui ronronnent gentiment… et zou, tout le monde repasse à l’achat comme si avril 2025 et son krach de mi-saison n’avaient jamais existé
Mais vendredi, badaboum, Moody’s est arrivé comme le type qui allume la lumière en pleine rave : “Faut penser à rentrer les gars.” L’agence de notation a collé un coup de pression en abaissant la note des États-Unis. Pas de panique ? Mouais. Parce qu’en coulisses, ça commence à sentir la dette faisandée et le plafond budgétaire moisi.
Alors certes, les indices flambent. Mais derrière les chandelles vertes, les doutes font de l’ombre. Bienvenue dans le nouveau jeu préféré des marchés : “Tout va bien… jusqu’à ce que ça pète.”
Le CAC carbure, Wall Street s’embrase
Le CAC 40, tel un cycliste dopé à l’industrie lourde, termine la semaine en beauté : +1,85 %, flirtant avec les 7900 points (7 886 pour les puristes). Les valeurs industrielles font le taf, malgré le départ surprise d’Henri Poupart-Lafarge chez Alstom, qui a plombé l’ambiance dans les wagons.
Outre-Atlantique, les indices ont fait péter les scores comme à une soirée open bar :
- S&P 500 : +5,27 %, merci les stats et les baisses de taux en ligne de mire.
- Nasdaq 100 : +4,2 %, les geeks de la tech exultent.
- VIX : en baisse à 17,83 – la peur a pris un RTT.
Bref, les marchés ont rangé leurs anxiolytiques, ressorti le champagne, et s’imaginent déjà en lune de miel avec la Fed.
Les chiffres US : le verre à moitié plein… de dettes
Côté macroéco, les signaux sont plutôt au vert pâle :
- La croissance US reste tonique, comme un bon café noir sans sucre.
- L’inflation ? Calme. Pas encore sous contrôle total, mais elle arrête de jouer à la drama queen.
- Les permis de construire ? En baisse, mais pas de quoi casser trois parpaings à un promoteur.
- Les prix à l’import ? Une micro hausse de 0,1 %, alors que les marchés s’attendaient à un –0,4 %… Surprise, mais sans panique.
Du coup, les investisseurs se disent : “Tiens, si la Fed nous offrait une baisse de taux pour Noël ?” Et tout le monde achète, comme en plein Black Friday.
Mais c’était sans compter sur Moody’s, la voix de la raison dans ce monde de bisounours traders. Vendredi, bam : abaissement de la note US de Aaa à Aa1. Traduction : “Les gars, vous êtes bourrés de dettes et personne ne veut en parler.” Washington grogne, la Maison Blanche crie à l’injustice, mais le mal est fait. Et les esprits se rappellent que l’Amérique a une carte bleue en fin de vie.
Géopolitique : paix commerciale… pour combien de temps ?
Du côté des relations internationales, c’était ambiance détente, mojitos et poignées de main :
- États-Unis – Royaume-Uni : accord commercial signé. God save le libre-échange.
- États-Unis – Chine : suspension des droits de douane pour 90 jours. On passe de 145 % à 30 % côté US, de 125 % à 10 % côté chinois. Tout le monde souffle, les bateaux reprennent la mer, les containers retrouvent le sourire.
- Russie – Ukraine : premiers pourparlers depuis 2022 à Istanbul. Pas de miracle, mais au moins ils se parlent. C’est déjà ça.
La planète finance aime quand les gros bras arrêtent de se fâcher. Alors même si tout ça tient avec des bouts de scotch diplomatique, pour les marchés, c’est champagne.
Matières premières : l’or se fait la malle, le pétrole fait du gras
- Or : –2,71 %, à 3 198 $ l’once. Les investisseurs ont remis leurs bijoux au coffre pour miser sur plus risqué.
- Brent : +1,65 %, à 65,22 $ le baril. Petit rebond sur fond d’espoir de reprise mondiale. Ou de spéculation. Ou des deux.
- Cuivre : 4,55 $ la livre. Toujours apprécié par l’industrie et les collectionneurs de centimes.
Crypto : le Bitcoin frôle la stratosphère
- Bitcoin : 103 635 $, en petite hausse (+0,5 %), mais c’est l’endurance qui impressionne. Les 100 000 $, c’est plus un sommet, c’est un plancher.
- Ethereum : +1,8 %, à 2 583 $. L’ETH surfe sur la hype des dApps, et les cryptos retrouvent leur mojo post-hiver glacial.
Coinbase fait la fête : +33,68 % après son intégration dans le S&P 500. Une reconnaissance façon Légion d’honneur pour les cryptos.
Tops et flops : les winners se gavent, les losers trinquent
Tops de la semaine :
- Coreweave : +56,32 %. Les data centers pour l’IA cartonnent. Merci ChatGPT et les GPU.
- Hapag-Lloyd / Maersk : +28,76 %. Quand le commerce repart, les containers rigolent.
- Coinbase : +33,68 %. Intégration au S&P = validation officielle de la crypto dans la cour des grands.
Flops de la semaine :
- UnitedHealth Group : –23,31 %. PDG qui claque la porte et enquête pour fraude = double effet kiss cool.
- Alstom : –13,14 %. Le départ surprise de Poupart-Lafarge fait dérailler la loco.
- Fiserv : –9,46 %. La fintech qui voulait trop jouer la prudence. Le marché, lui, préfère les cow-boys.

En Europe, ça roule, mais pas sans grincement
Le CAC 40 a fini en petite forme vendredi (+0,42 %), mais sur la semaine, ça sent le printemps boursier : +1,85 %. Richemont brille comme un diamant brut (+6,78 %), grâce à sa joaillerie qui cartonne. Le luxe suisse, valeur refuge quand tout le reste sent le flan.
Mais tout n’est pas rose à Paris :
- Alstom : finit en baisse malgré une matinée en fanfare. Le DG ne veut pas rempiler en 2027. Les investisseurs aiment pas quand le conducteur saute du train en marche.
- Eutelsat : –6,36 %. Revenus en berne. Même les satellites ont la tête dans les étoiles mais les pieds dans la gadoue.
En zone euro, ça vend, ça exporte, ça bricole :
- Excédent commercial de 36,8 milliards € en mars. La zone euro vend plus qu’elle n’achète, comme un brocanteur malin.
- Les créations d’entreprise en France reprennent (+4,6 %), ça s’agite dans les garages et les incubateurs.
- Mais le moral des ménages US ? En berne. Indice de l’université du Michigan à 50,8. Ça pèse dans les chaumières.
Tout va bien, sauf quand on regarde de trop près
C’est la fête sur les marchés. Ça achète, ça empile, ça prend du levier comme à l’époque des subprimes. Les taux vont baisser, le commerce mondial sourit, et les cryptos se prennent pour des blue chips.
Mais derrière la bamboche, les fondamentaux toussent :
- Les dettes explosent.
- La croissance ralentit à la marge.
- Les consommateurs flippent.
- La géopolitique joue à cache-cache avec la paix.
Alors, est-ce que ça va continuer ? Peut-être. Jusqu’au prochain coup de Moody’s. Ou jusqu’à ce qu’un tweet mal placé mette le feu à la baraque.
D’ici là, on encaisse, on sabre le champagne, on affiche du vert dans les portefeuilles… et on croise les doigts pour que la musique ne s’arrête pas trop vite.
À la semaine prochaine pour un nouvel épisode de “La Bourse, ce feuilleton qui sent le cash et le crash.”
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