Jingle d’ouverture, avec le bourdonnement d’une abeille qui aurait trop forcé sur le patxaran : “Chalut les fondus du thermomètre, les cramés de la canicule et les surfeurs d’ondes de chaleur ! Bienvenue dans l’émission hebdo du bon vieux Doc Osasuna, votre médecin à la verve moite, qui soigne les coups de chaud, les coups de blouse, et même les coups de foudre scientifiques. Cette semaine, on plonge dans une actu brûlante… et piquante comme un coup d’aiguillon en plein été : le venin d’abeille, nouveau cauchemar des cancers du sein triple négatif. Et ça, mes lapins, ça vaut le bzzzz…”
Cher patiente, je te plante le décor : t’es peinarde au bord de la piscine, verre à la main, cancer du sein et là bim, une abeille te plante son dard dans la fesse droite. Tu hurles, tu danses la samba du dard sauvage, tu bégayes des insultes en vieux basque, et tu maudis cette ouvrière kamikaze venue saboter ta bronzette. Et pourtant, va savoir, tu viens peut-être de recevoir une dose de futur médicament.
Ouais, ouais. C’est pas une blague d’apiculteur en sueur : une bande de chercheurs australiens, sérieux comme des moustiques en col blanc, ont découvert que le venin d’abeille, et plus précisément la mélittine qu’il contient, pouvait dégommer à 100 % les cellules tumorales liées au cancer du sein triple négatif. Et là, on n’est plus dans la piqûre d’été, on est dans la cure de demain.
Ce cancer-là, faut le savoir, c’est pas le plus tendre. Il représente 15 % des cancers du sein en France, soit un bon paquet (près de 9 000 cas par an), et il fait pas dans la dentelle. Zéro récepteur hormonal, pas de porte d’entrée pour les traitements classiques. Bref, un vrai dur à cuire. Mais visiblement, la petite mélittine, elle, sait comment lui faire sa fête.
Des abeilles en blouse blanche
L’étude en question, elle a été publiée dans Nature Precision Oncology (la revue qui te fait sentir que ton bac S n’a servi à rien), et elle envoie du miel. Les scientifiques ont bossé avec du venin de différentes abeilles venues d’Irlande, d’Angleterre et d’Australie, mais aussi du bourdon british. Résultat : le bourdon, bof. L’abeille, en revanche, elle fracasse. Un peu comme comparer une gorgée d’eau tiède à un shot de tabasco pur.
Et le plus dingue ? Il a suffi de 60 minutes, le temps de cuire une tortilla, ou de survivre à un bus sans clim, pour que la mélittine fasse exploser les membranes des cellules cancéreuses. Faut dire que cette molécule représente près de la moitié du venin de l’abeille. C’est elle qui te fait grimacer quand t’en prends une dans la cuisse, mais aussi celle qui désintègre les sales bêtes cancéreuses au microscope.
En mode commando, la mélittine, elle s’infiltre, elle neutralise, elle sature les défenses de la cellule et elle la plie en quatre. Pas de quartier, pas de pitié. Rambo version butineuse.
Mélittine et chimio : le duo qui fait transpirer les tumeurs
Mais attends, c’est pas fini, mon p’tit glaçon au soleil. Nos scientifiques au sang-froid (malgré 40° à l’ombre) ne se sont pas arrêtés à foutre du venin pur sur des cellules en boîte de Pétri. Non, ils ont sorti l’artillerie lourde : une version synthétique de la mélittine, boostée comme un apiculteur sous Red Bull, qu’ils ont combinée à de la chimiothérapie. Et bim, ils ont testé le tout sur des souris. Résultat : les tumeurs ont rétréci plus vite qu’un slip de bain oublié au sèche-linge.
Le combo mélittine + docétaxel (un médoc costaud dans le traitement du cancer du sein) a réduit de façon spectaculaire la croissance des tumeurs. À croire que les cellules cancéreuses, quand elles entendent “mélittine”, elles se mettent à suer des métastases et à demander l’asile politique. Le traitement agit aussi sur une molécule planquée dans les cellules cancéreuses, celle qui leur permet de se planquer du système immunitaire comme des ados derrière des lunettes de soleil. Mais là, plus possible de jouer à cache-cache.
La chercheuse Ciara Duffy, co-autrice de l’étude, a d’ailleurs lâché un truc qui fait plaisir à entendre, même quand on a le cerveau fondu :
“L’association mélittine-docétaxel s’est avérée extrêmement efficace pour réduire la croissance tumorale chez la souris.“

Un espoir qui bourdonne
Bon, on s’emballe pas comme une guêpe dans un pot de confiture : pour l’instant, on en est au stade de la souris cobaye. Et même si elle a pas l’air traumatisée, faut pas encore balancer la chimio au rayon bio avec le miel d’acacia. Les chercheurs précisent qu’il va falloir évaluer les doses maximales tolérées, checker les effets secondaires, et surtout s’assurer qu’on ne transforme pas les patientes en ruches ambulantes.
Mais faut l’avouer : dans le désert brûlant des traitements contre les formes agressives du cancer du sein, cette petite piqûre de venin, elle arrive comme une oasis en tongs. C’est la promesse d’un traitement plus ciblé, plus radical, et peut-être moins destructeur pour le reste du corps.
Imagine demain : on entre dans un centre de soins, on t’administre un micro-poison naturel fabriqué en labo, et paf, les tumeurs se carapatent en courant. Le tout sans que t’aies à te faire griller les globules comme une chipolata oubliée sur le barbecue de tata Josiane.
Le mot de la fin du Doc, en sueur et en joie
Alors voilà, mes chéris, vous l’aurez compris : parfois, le salut ne vient pas d’un labo de la Silicon Valley, ni d’un chirurgien aux doigts d’or, mais d’une humble abeille, en mission secrète pour sauver des vies entre deux pollinisations de lavande.
Ce venin, autrefois synonyme de galère estivale, pourrait bien devenir la potion magique contre l’un des cancers les plus relous à soigner. C’est pas beau, ça ? Comme quoi, dans la grande fournaise de la recherche, il reste toujours un petit bzzzz d’espoir au bout du tunnel.
Et sur ce, votre bon vieux Dr Osasuna vous laisse : j’ai une colonie de guêpes à éviter, un brumisateur dans le frigo, et une clim à supplier. À la semaine prochaine pour un nouveau dossier qui pique, gratte, ou fait transpirer. D’ici là, restez hydratés, piqués de curiosité… mais pas trop par des insectes !
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