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Les Bourses européennes : un coup de bluff ou un rallye en or ?




Entre tensions géopolitiques, statistiques en berne et euro qui fait du rase-mottes, les marchés européens ont réussi à se frayer un chemin vers le vert. Le CAC 40 a pris 0,58 % pour clôturer à 7255,01 points, comme un trader qui sauve les meubles en fin de séance. Même topo pour l’EuroStoxx50, qui a gagné 0,65 %. Pendant ce temps, Wall Street fait sa tambouille habituelle : le Dow Jones joue les haussiers (+0,54 %), tandis que le Nasdaq reste dans le rouge (-0,15 %)

Si les Bourses ont gardé la tête hors de l’eau, ce n’est pas grâce à la conjoncture. Les indicateurs du secteur privé européen sont dans le rouge vif. L’indice des directeurs d’achat Composite a chuté à 48,1, un niveau qu’on n’avait pas vu depuis dix mois. Pour rappel jeune néophyte, en Bourse, tout ce qui passe sous 50, c’est mauvais signe.

En France, c’est carrément la débâcle dans les services, partout d’ailleurs… Entre incertitudes politiques, inflation et conflits géopolitiques, les nouvelles affaires font grise mine. “C’est comme si le marché avait pris un uppercut”, analyse Tariq Kamal Chaudhry, économiste à la Hamburg Commercial Bank.

L’euro, lui, continue de faire du toboggan, passant brièvement sous la barre des 1,04 dollar. Pas vraiment la fête du billet vert, mais quand même une belle glissade.

Pour calmer le jeu, certains experts envisagent un allègement de la politique monétaire européenne. Olivier Dubs, gérant chez J.P. Morgan, anticipe une baisse de 50 points de base dès décembre. Et il ne s’arrête pas là : la BCE pourrait continuer à baisser ses taux à chaque réunion jusqu’à l’été prochain. Objectif ? Redescendre à 1,75 %. Mais attention aux fausses promesses : les tensions commerciales avec les États-Unis pourraient gripper cette mécanique.

Wall Street : ambiance de marché aux puces

De l’autre côté de l’Atlantique, les chiffres économiques ressemblent à une partie de mus menteur. Le secteur manufacturier a légèrement redressé la barre, passant de 48,5 à 48,8, mais reste en territoire négatif. Les services, eux, ont surpris tout le monde avec un score de 57, bien au-dessus des prévisions. Mais l’indice de confiance des consommateurs, publié par l’Université du Michigan, a flanché à 71,8 contre 73 attendu.

Comme si le tableau économique n’était pas assez sombre, les tensions géopolitiques ont mis leur grain de sel dans la soupe boursière. La Russie a adopté une nouvelle doctrine militaire qui élargit l’usage de l’arme nucléaire, pendant que l’Ukraine a frappé pour la première fois en Russie avec les missiles américains ATACMS. Vladimir Poutine a fait monter la pression en annonçant qu’il pourrait frapper les infrastructures militaires des pays soutenant Kyiv.

Ce climat explosif a profité à deux valeurs refuges : le baril de Brent et l’or ont chacun gagné 5,5 % sur la semaine.

Le Bitcoin atomise sa cotation

Dans cet univers chaotique, le Bitcoin continue son ascension vers les 100 000 dollars. Même s’il a semblé hésiter en fin de semaine, les adeptes des cryptos gardent un œil sur la volatilité du week-end, histoire de voir si la reine des devises numériques ne va pas leur réserver une belle surprise.

Sur le front des valeurs, Soitec a réalisé un joli coup en progressant de 10 % sur la semaine, grâce à des perspectives optimistes pour l’année à venir. En revanche, Thales a pris un coup dans l’aile, plombé par des accusations de corruption qui viennent ternir son image.

Alors, les marchés européens, solides ou juste chanceux ? On pourrait parler d’un “rallye de fin de semaine,” mais la réalité est plus nuancée. Avec des indicateurs économiques qui tanguent, des tensions géopolitiques qui explosent et un euro en chute libre, les investisseurs avancent en terrain miné.

Pour l’instant, la Bourse tient bon, comme un trader accroché à son écran dans une tempête de chiffres. Mais la moindre étincelle pourrait raviver des craintes de krach. Entre espoir de stabilisation et risques de nouvelle dégringolade, les marchés européens jouent à un jeu dangereux, où chaque journée peut être décisive. À suivre, de près, avec casque et gilet pare-balles.

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