Pendant que l’Europe voit rouge, le CAC 40, lui, s’accroche à sa rampe de lancement. Malgré un contexte mondial qui tousse et des banques qui toussent encore plus fort, Paris fait de la résistance. Dans un marché en mode montagnes russes, entre Trump, Pékin et les banquiers en panique, le CAC garde la tête haute ou du moins, évite la gamelle. Retour sur une semaine où la Bourse a jonglé entre euphorie et gueule de bois, avec plus d’un coup de théâtre et pas mal de grains de sable dans la mécanique
Les marchés européens ont fini la semaine en mode feu de signalisation : tout le monde dans le rouge, sauf Paris qui s’offre un petit vert d’espoir. Le CAC 40 ne cède que 0,18 %, à 8 174,20 points, pendant que ses potes de l’EuroStoxx 50 s’enfoncent de 0,77 %. Une résistance qui ferait presque passer le CAC pour le Rocky Balboa de la finance : pas joli-joli à la fin du combat, mais toujours debout.
Ce petit miracle, on le doit surtout à EssilorLuxottica, le lunettier franco-italien qui a vu clair dans son business. Avec une envolée de près de 13 %, la boîte signe son meilleur trimestre depuis sa création. De quoi redonner un peu de peps à un indice secoué par la claque des banques, plombées par les mauvaises nouvelles venues d’outre-Atlantique. Entre Zions Bancorp et Western Alliance Bancorp, les bilans ont pris l’eau plus vite qu’un radeau percé, à cause de prêts qui sentaient la magouille à plein nez.
Résultat : les investisseurs ont préféré fermer la boutique plutôt que de voir leurs portefeuilles fondre comme neige au soleil. Mais dans tout ce chaos, Paris fait bande à part, portée par les bons résultats du luxe et par un climat politique un poil plus stable depuis le rejet des motions de censure. Eh oui, même les traders aiment quand la France garde ses nerfs.
Wall Street joue les contorsionnistes
Outre-Atlantique, l’ambiance est moins morose, mais tout aussi nerveuse. Malgré un shutdown qui s’éternise depuis deux semaines, les indices américains se tiennent la dragée haute. Le Dow Jones grignote 0,27 %, le S&P 500 grappille 0,05 %, bref, pas de quoi sabrer le champagne, mais assez pour éviter le gadin.
La potion magique ? Une déclaration tonitruante de Donald Trump sur Fox Business, annonçant une rencontre prochaine avec son homologue chinois. De quoi calmer les marchés, après les sueurs froides de vendredi dernier, quand le même Trump, fidèle à son sens du suspense, avait menacé d’annuler ladite rencontre pour une histoire d’exportations de terres rares. La Bourse, c’est comme une série Netflix : chaque épisode finit sur un cliffhanger.
Mais derrière le cirque médiatique, le vrai caillou dans la chaussure reste la santé des banques régionales américaines. Après la débâcle de la Silicon Valley Bank en 2023, les investisseurs ont la mémoire longue et les nerfs à vif. Cette fois, ce n’est plus une question de liquidité qui s’évapore, mais de crédits pourris qui s’accumulent, façon puzzle. Des prêts commerciaux fragiles, des fraudes à gogo, et voilà tout un secteur qui s’enrhume.
Quand les banques flanchent, le CAC bronche
Sur le Vieux Continent, la secousse américaine a fait tanguer tout le secteur bancaire. En France, Société Générale et BNP Paribas ont fait grise mine, pendant qu’EssilorLuxottica jouait le rôle du sauveur. Le CAC a ainsi limité la casse, histoire de ne pas finir en PLS boursière.
Et comme si ça ne suffisait pas, la Bourse de Paris a aussi dû jongler avec un contexte géopolitique tendu : trêve fragile à Gaza, rumeurs de rencontre entre Trump et Poutine, et un baril de pétrole qui joue au yoyo. Autant dire que les investisseurs marchent sur des œufs et que les traders dorment avec un œil sur les écrans.
Heureusement, quelques poids lourds sauvent la mise : LVMH tire le secteur du luxe vers le haut, pendant que Virbac, champion de la santé animale, bondit de 7,23 % grâce à des résultats au poil. De quoi rappeler que, même dans la tempête, le CAC sait flairer les bons coups.

Paris s’offre une semaine dorée
Malgré la fébrilité ambiante, la Bourse de Paris peut se vanter d’un joli parcours hebdomadaire : +3,24 %, son meilleur score depuis avril dernier. C’est pas encore la grande fête, mais on peut dire que le CAC a retrouvé un peu de jus. D’autant que l’inflation reste contenue : +0,1 % en septembre dans la zone euro, pour une hausse annuelle de 2,2 %, pile-poil dans les clous des économistes.
Côté obligations, le spread franco-allemand reste sage, à 78,5 points, loin des sueurs froides d’octobre. Bref, Paris respire, même si les marchés européens, eux, tirent la tronche. À Francfort, le DAX perd 1,76 %, pendant qu’à Madrid, le feuilleton BBVA-Sabadell se clôt sur un divorce à 16 milliards d’euros. Une OPA ratée, des actionnaires grognons, et une banque qui finit par lever le drapeau blanc : encore un épisode de plus dans la série “Amour, gloire et actions”.
Des chiffres macroéconomiques qui toussent un peu
Du côté des chiffres, ça sent la panne d’inspiration : les créations d’entreprises plongent de 2,7 % en septembre, selon l’Insee. Les micro-entrepreneurs, eux, se prennent une claque de -3,9 % après un mois d’août euphorique. Même les sociétés plus costaudes ralentissent, preuve que la reprise n’est pas encore solide comme un roc.
Mais la palme du calme plat revient à l’inflation : stable, sans surprise, sans feu d’artifice. L’or, lui, redescend un peu après avoir frôlé un record à 4 378 dollars l’once. De quoi refroidir ceux qui pensaient que le métal jaune allait sauver la mise en période de doutes.
Les traders entre deux eaux
Sur les marchés, l’ambiance oscille entre poker menteur et marche sur la corde raide. Les uns guettent le moindre tweet de Trump, les autres prient pour que les banques américaines arrêtent de jouer au Jenga avec leurs bilans. Résultat : tout le monde avance à pas de loup, en attendant la prochaine “breaking news” capable de tout faire valser.
Et pendant ce temps-là, l’euro baisse un peu la tête face au dollar (-0,14 % à 1,1672 $), preuve que l’Oncle Sam garde la main sur la planche à billets. L’Europe, elle, tente de ne pas trop perdre la face, mais avec des marchés qui se crispent à la moindre rumeur, c’est pas gagné.
Une Bourse qui garde le sourire, mais sous sédatifs
Alors oui, le CAC a gardé la face cette semaine, mais c’est un sourire crispé. Entre les banques qui vacillent, les matières premières qui jouent les divas et les tensions géopolitiques qui ne faiblissent pas, les marchés marchent sur des braises. Pourtant, il reste ce petit parfum d’optimisme : celui d’un indice qui, malgré tout, avance à petits pas, sans craquer.
Dans ce grand casino qu’est la finance, Paris n’a pas encore tiré la mauvaise carte. Et tant qu’EssilorLuxottica garde la vue perçante, que LVMH brille comme un lingot et que les banquiers n’oublient pas leurs calculettes, le CAC 40 peut espérer rester sur sa lancée.
Bref, entre un CAC qui se tient à carreau, une Europe qui broie du noir et un oncle Donald qui joue les artilleurs du suspense, la Bourse vit au rythme des montagnes russes. Les investisseurs ont le palpitant en surchauffe, mais Paris, elle, garde la classe, un peu cabossée, certes, mais toujours chic. Comme dirait un vieux routier de la finance : “tant que le CAC ne coule pas, on garde la tête hors du portefeuille.”
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