Le CAC fait du surplace, la Bourse pédale dans la semoule




C’est un peu comme quand le moteur tousse à la sortie du péage : le CAC 40, après avoir bien carburé toute la semaine, a fini par caler vendredi soir, clignotant au point mort à 8 225,63 points. Une semaine quand même dans le vert, +0,63 %, mais avec un dernier tour de piste à plat. Pas de casse, mais pas de turbo non plus. À croire que les traders ont préféré lever le pied avant le week-end, histoire de ne pas finir dans le décor

Dans le rétro, les copains européens ont fait pareil : l’EuroStoxx 50 grappille un petit 0,08 %, Francfort et Londres ferment la boutique dans le vert, mais sans fanfare. L’ambiance générale ? Un marché qui digère un cocktail un peu lourd : inflation américaine en baisse, indicateurs européens mitigés, et une avalanche de résultats d’entreprises à trier comme des tickets de caisse un lendemain de soldes.

L’inflation fait la sieste, les marchés piquent du nez

Aux États-Unis, la nouvelle a eu l’effet d’un donut allégé : l’inflation de septembre ressort à 3 % sur un an, soit un poil de moustache sous les prévisions. Mieux encore, la version “core”, celle sans l’énergie ni la bouffe, autrement dit sans le gras, reste elle aussi à 3 %. Autrement dit, l’économie américaine ne chauffe plus autant, et la Fed peut espérer ranger son tournevis à taux.

Résultat : les investisseurs ont soufflé comme un trader voyant son bonus sauvé. Mais pas trop longtemps. Car si les prix ralentissent, les indices PMI, vous savez ces thermomètres de l’activité, montrent une économie qui carbure encore pas mal. L’industrie yankee a même surpris en relevant la tête : 52,2 points contre 51,9 attendus, pendant que les services passaient de 54,2 à 55,2 points. Pas de quoi tirer la sonnette d’alarme, mais assez pour que certains craignent un petit coup de frein plus tard.

L’Université du Michigan, elle, a fait la tronche : son indicateur de confiance des consommateurs plonge de 55,1 à 53,6 points. L’Américain moyen garde la main sur le portefeuille et l’œil sur la pompe à essence. En résumé, l’inflation baisse, mais la confiance aussi. Un drôle de grand écart entre “moins cher” et “moins sûr”.

En Europe, le moteur tourne à trois cylindres

Sur le Vieux Continent, le tableau est contrasté, façon salade niçoise sans anchois. D’un côté, l’Allemagne affiche la patate (Kartoffel Ja!) : le secteur privé y connaît sa plus forte expansion depuis 29 mois, avec un PMI Composite à 53,8, contre 52 le mois dernier. Les services s’envolent à 54,5 points, les usines se remettent à visser (49,6 contre 49,5). Berlin retrouve un peu d’huile dans le moteur après des mois de diesel froid.

À l’inverse, la France patine sur place. Son PMI Composite dégringole à 46,8, le plus bas depuis février. Les services, jadis la locomotive, coincent à 47,1, pendant que la fabrique nationale plafonne à 48,3. Bref, entre les cafés qui tournent au ralenti et les usines qui bricolent, l’économie française tire la langue.

L’Insee, dans son coin, garde quand même le sourire du comptable optimiste : la confiance des ménages remonte à 90, un petit +2 points. Pas de quoi acheter une Tesla, mais assez pour envisager un resto. Surtout que le “solde d’opinion sur l’épargne” atteint un record historique : les Français gardent leur pognon sous le matelas, au cas où le vent tournerait.

Accor met les petits plats dans les grands

Sur le front des entreprises, Accor s’est offert une belle fringale de points : +7,04 %, meilleure performance du CAC. Le géant de l’hôtellerie, qui a révisé ses objectifs à la hausse, a montré qu’il savait tenir la chambre même quand l’économie fait la gueule. L’annonce d’une possible cotation boursière de son portefeuille Lifestyle a fait saliver les investisseurs.

Résilient malgré le contexte flou et les secousses post-JO de Paris 2024, Accor prouve qu’il reste un champion du “bed and breakfast de luxe”. Le titre grimpe à 45,18 euros, et les actionnaires sabrent le jus d’orange au petit-déj’.

Mersen, le coup de pompe

À l’inverse, Mersen a pris une grosse gamelle : -18,25 %. Le titre s’effondre à 23,05 euros, victime d’un avertissement sur résultats qui sent le brûlé. Le spécialiste du graphite et des matériaux high-tech a revu ses ambitions à la baisse, la faute à un marché du solaire en berne et à des marges qui s’étiolent plus vite qu’un costume de banquier sous la pluie.

Le chiffre d’affaires devrait reculer de 3 à 5 % cette année, alors qu’on tablait sur de la stabilité. La marge d’Ebitda glisse à 16 %, un chouïa sous les attentes, et les investissements industriels passent sous les 150 millions d’euros. Bref, le groupe cherche encore la bonne prise pour se reconnecter au courant de croissance.

Saab décolle en bourse, la défense en appui

Pendant ce temps, du côté de Stockholm, Saab a sorti les réacteurs : +6,06 %, à 522,20 couronnes suédoises. L’industriel de la défense suédois cartonne grâce à des résultats solides dans tous les secteurs et un carnet de commandes blindé. “On revoit nos prévisions à la hausse”, a annoncé son PDG Micael Johansson, fier comme un général sur son char neuf.

La guerre en Ukraine continue de faire tourner les turbines du secteur, et Saab en profite plein pot. Pour les investisseurs, le titre reste une valeur refuge, un peu comme le bunker du portefeuille quand le reste du marché sent la poudre.

Le CAC : ni chaud, ni froid, juste tiédasse

Avec tout ça, le CAC 40 finit par flotter entre deux eaux. Pas de krach, pas d’euphorie : une séance molle du genou où les valeurs montent ou descendent sans vraie tendance. En jargon de salle de marché, on appelle ça “un marché sans jus”.

Les opérateurs, eux, ont passé la journée à surveiller les indicateurs macro comme des jockeys à l’arrivée du quinté. Entre l’inflation qui freine, la croissance qui toussote et les résultats d’entreprises en dents de scie, le moral des boursicoteurs oscille entre le “ça va passer” et le “ça casse”.

Mais sur la semaine, le CAC reste en hausse, preuve que tout le monde garde la tête hors de l’eau. Le portefeuille ne coule pas, il fait juste la planche.

L’euro, petit joueur

Côté devises, l’euro s’est contenté d’un modeste +0,05 % à 1,1625 dollar. Pas de quoi se vanter au comptoir des cambistes. L’union monétaire se contente de suivre la musique sans faire de solo. En clair : ni débandade, ni percée, juste un petit pas de danse sur le parquet monétaire.

Les marchés cherchent la tendance

Derrière les chiffres, les marchés restent dans le flou artistique. D’un côté, les signaux d’une désinflation durable laissent espérer une politique monétaire plus souple ; de l’autre, la croissance qui ralentit fait craindre la panne sèche.

Les investisseurs naviguent à vue, GPS détraqué, entre les zones rouges et vertes du tableau de bord. Le CAC, lui, continue de rouler sans trop savoir s’il va vers le soleil ou la cave.

En attendant, les pros de la finance affûtent leurs graphiques et vérifient leurs stop-loss. Car sur les marchés, quand tout semble calme, c’est souvent qu’un orage se prépare.

Quand la Bourse tourne au ralenti

Vendredi, dans les salles de marché, ça sentait le café tiède et la fin de semaine. Pas de gros volumes, pas de grands discours : juste des opérateurs qui regardaient le CAC clignoter comme un sapin de Noël à piles faibles.

Les uns se félicitent de la bonne résistance des marchés, les autres redoutent un coup de blues automnal. Les paris sont ouverts : le prochain virage pourrait bien se jouer sur la politique de la Banque centrale européenne, ou sur les premiers signaux de ralentissement américain.

En attendant, tout le monde garde les doigts sur le frein à main, prêt à piler ou à freiner selon le prochain chiffre d’inflation.

L’économie, ce grand numéro d’équilibriste

Entre un dollar qui fait du yo-yo, des prix qui refroidissent et des entreprises qui jonglent avec leurs marges, les marchés vivent au jour le jour. Chaque statistique devient un prétexte à spéculer, chaque discours de banquier central une course de chevaux où les mots valent des millions.

Et au milieu de tout ça, le CAC continue sa petite vie, oscillant entre euphories passagères et mini-crises existentielles. La Bourse, c’est un peu comme une cocotte-minute : tant que la soupape tient, tout va bien. Mais gare à la surchauffe.

Une semaine dans le vert, un vendredi sans saveur, une inflation qui se calme sans endormir les marchés : le CAC 40 a gardé son équilibre de funambule. Accor s’est payé la suite présidentielle, Mersen a pris la porte de service, et Saab a mis les gaz.

Les boursicoteurs, eux, continuent de jongler entre prudence et opportunisme, avec un œil sur les courbes et l’autre sur la météo économique. Car sur les marchés, comme sur la route, mieux vaut garder les mains sur le volant et ne jamais croire qu’on roule tout seul.

Source : Bourse Direct


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