La politique française, vue de très loin !

C’était en 2002. Je l’avoue, au premier tour, j’avais voté Arlette Laguiller. Qui s’en souvient ? Au soir du premier tour des Présidentielles, la stupeur alors de découvrir Jean-Marie Le Pen dans les 2 premiers m’avait valu cette remarque d’un ami, élu politique : « C’est à cause de gens comme toi qu’il est là… » Je peux te dire que j’ai été vexée comme jamais, me suis sentie mal, ai culpabilisé affreusement, et au deuxième tour, ai voté consciencieusement pour Jacques Chirac, devoir républicain, barrage a l’extrême-droite, bla bla bla… J’étais fille de parents louant le Général de Gaulle, et par réaction de jeunesse, m’étais empressée en 1988 de voter Mitterrand, rébellion quand tu nous tiens ! Jusqu’à 2002, je me suis fait un devoir de voter, allant jusqu’à aider au dépouillement et passant des dimanches entiers à tenir des bureaux de vote. Jusqu’en 2002…

Je l’ignorais à ce moment-là mais c’était la dernière fois que j’allais exercer mon devoir citoyen… Car depuis, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et bien entendu Emmanuel Macron semblent s’être ligués, tous partis confondus, pour achever de m’écœurer. Depuis aussi, j’ai quitté la France, et c’est de loin que j’assiste à ce triste spectacle. Or, les expatriés, ça a une vision bien différente de son cher pays d’origine. Je n’ai pas dit binationaux, monsieur Bardella ! D’ailleurs, vous savez quoi ? Le jour ou Nicolas Sarkozy a dit « La France, on l’aime ou on la quitte », j’ai choisi de la quitter. Oh, pas parce que je ne l’aimais pas, ou parce que je fuyais des réalités politiques désastreuses, mais parce que la vie passait par là. Cessez de croire que vous avez tant d’importance dans la vie des gens qu’ils décident à cause de vous de venir ou de partir de France. Et si devais choisir une nationalité, j’adopterais celle de mon pays d’accueil, c’est vous dire le niveau d’écœurement !

Donc, disais-je, c’est de loin que j’assiste au triste spectacle que vous donnez, tous ! Sans l’ombre de l’esquisse d’un souhait de bien gérer ce pays a la dette désormais abyssale. Non, ils s’en foutent ! Hier soir, les passes d’armes se faisaient sous fond d’EDL – j’ai appris ainsi ce que ça signifiait : éléments de langage ! -, les mêmes insultes sur toutes les chaines à quelques heures de différence, les mêmes tergiversations à l’heure de reporter les voix et du sursaut démocratique. Ou est mon intérêt personnel, semblent-ils tous crier…

Sur fond de grand doute : et si tout cela était fait exprès ? Si Macron avait calculé tout cela pour laisser accéder le Rassemblement National, les laisser se décrédibiliser pendant 3 ans, histoire de leur rogner la victoire aux Présidentielles de 2027 ? Et si les Français n’étaient que de pauvres marionnettes attrapées dans un jeu dont elles ne maitrisent pas les règles ? Prêts à se déchirer et se haïr pour RIEN ? Ah la belle blague ! Les politiques n’écoutent toujours rien ! Les Français leur hurlent, participation en hausse a l’appui, qu’il faut qu’ils dégagent, TOUS, et eux continuent de pérorer sur les plateaux télé comme ils le faisaient jadis dans les salons mondains de la cour du roi ! Or, le roi est mort ! Et bien mort ! Il s’est suicidé ! Mais comme ce pilote d’avion qui avait entrainé les passagers dans son suicide, il a entrainé la France avec lui.

Ce qu’il en reste ? Des tristesses, des colères, des désillusions, tout le terreau fertile de la haine et de la violence… Je ne regrette pas de ne pas voter car, franchement, je serais bien en mal de donner ma voix a qui que ce soit… Et je me suis normalement infligé en échange de ne pas critiquer le fonctionnement de ce pays auquel je ne participe plus, ni physiquement, ni fiscalement, ni politiquement. Mais cette fois, je ne puis rester en silence, j’ai mal à ma France, mal à mon enfance et mes souvenirs, dans l’insouciance d’un pays qui avait des valeurs et était joyeux… Et la seule chose qui me vient à l’esprit, c’est : « heureusement que papa est parti et n’assiste pas à cela ! »

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