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« La clope, c’est fini (dans les parcs, les plages, les abribus et les poumons des enfants) »




Vous avez aimé fumer peinard au soleil pendant que vos enfants faisaient des pâtés de sable ? C’est fini. À partir du 1er juillet, une nouvelle ordonnance législative tombe comme un mégot dans la rigole : interdiction de fumer dans de nombreux lieux publics extérieurs fréquentés par des enfants. Le tabac prend donc un nouveau coup de pelle… à tarte sanitaire

Et c’est Catherine Vautrin qui a dégainé le stéthoscope républicain pour ausculter nos mauvaises habitudes. Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles – rien que ça –, elle prescrit une mesure choc : « Une génération sans tabac, c’est possible et ça commence maintenant ! »

Vous tous, fumeurs du dimanche et du mercredi, accrocs à la clope balnéaire ou aux volutes de nicotine à la sortie de l’école : préparez-vous à rentrer votre fumée et votre mauvaise foi. Le 1er juillet, on range les briquets.

Air pur et dur

Car oui, dorénavant, il faudra faire une croix (blanche, comme les paquets neutres) sur les cigarettes dans :

La ministre ne mâche pas ses mots : « Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître. »
Traduction médicale : à proximité des mineurs, fini les monoxydes.

Fumer tue. L’amende pique.

Si vous décidez quand même de braver l’interdit, sachez qu’il vous en coûtera 135 euros.
Soit l’équivalent de :

La liberté de fumer s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer, rappelle la ministre. Une phrase qui fleure bon le slogan de campagne, mais aussi l’évidence sanitaire.

La vapoteuse dans le viseur (mais pas encore au placard)

Et la e-cigarette, me direz-vous, elle passe entre les gouttes de goudron ?

Pas tout à fait. Si elle reste autorisée dans les lieux visés par la nouvelle interdiction, la ministre prévoit déjà de réduire la nicotine dans les e-liquides et de faire le ménage dans les arômes. Adieu fraise tagada et mojito mentholé : le vapotage de demain aura le goût du règlement.

Objectif affiché : réformer le secteur d’ici mi-2026. On a connu des patients moins patients.

Tabac : les Français ont le nez (et les poumons) bouchés

C’est bien joli tout ça, mais que disent les cobayes ? Pardon, les Français ?
Eh bien, ils applaudissent. Du moins selon un sondage de la Ligue contre le cancer, où près de 8 sur 10 se disent favorables à l’interdiction dans les lieux publics extérieurs. Même les vapoteurs ne font plus un pli : 83 % veulent aussi que la clope électronique subisse le même sort.

Comme quoi, l’odeur du goudron n’est pas toujours synonyme de vacances.

Objectif 2027 : Plan Cancer contre Plan Cancer

Cette nouvelle mesure ne sort pas d’un chapeau de ministre, mais d’un chapeau clinique bien ficelé : le Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027. Une sorte de feuille de soins pour la République fumeuse, concoctée initialement par Aurélien Rousseau, ex-ministre de la Santé et anti-clope en chef.

Au menu :

Une politique qui fait un tabac chez les associations de lutte contre le cancer. Et qui aligne la France sur les pays déjà leaders du poumon propre, comme l’Espagne.

Madrid donne le la

Chez nos amis ibériques, on ne rigole plus avec la clope en terrasse. La loi en préparation vise à interdire le tabac dans les bars, les restaurants, les campus universitaires, les voitures de fonction, et même pendant les événements sportifs en plein air. Olé !

Pendant ce temps, en France, les terrasses restent pour l’instant épargnées, mais attention : « Je ne m’interdis rien à l’avenir », glisse Catherine Vautrin, avec un clin d’œil plus effrayant qu’un IRM de fumeur.

Bilan de santé : fumer reste le premier tueur en série autorisé

Un chiffre, un seul, devrait suffire à dissuader n’importe quel accroc : 75 000 décès par an dus au tabac en France.
C’est plus que les accidents de la route, les chutes de trottinette, les empoisonnements à la raclette, les concerts de Patrick Sébastien et les week-ends chez belle-maman réunis.

En somme, un décès sur dix en France a la fumée pour épitaphe.
Et ce chiffre ne compte pas les effets secondaires :

Et maintenant ? On inspire un grand coup…

À partir du 1er juillet, la France va donc respirer un peu mieux. Enfin, surtout ses enfants.
Le message est clair : l’air pur devient un droit fondamental.

Reste aux fumeurs à s’adapter, aux municipalités à poser les pancartes d’interdiction, et aux passants à oser sortir cette phrase mythique : « Excusez-moi, ici c’est non-fumeur. »
Sans risquer de se faire fumer tout court.

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau diagnostic du quotidien, où l’on parlera peut-être d’alcool, de sucre ou de course à pied dans les escaliers. En attendant, prenez soin de vous, et surtout de vos bronches.

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