La Bourse en a sous le capot




Y’a pas à tortiller, ce trimestre, c’est du caviar pour actionnaires. Les résultats tombent comme les feuilles en automne, et les bourses mondiales, dopées au bon vieux jus de profits, reprennent du poil de la bête. Faut dire que les entreprises sortent les muscles, les comptes sont maquillés comme pour un gala de la BCE, et les analystes ont les yeux qui brillent comme des gamins devant une planche à billets

Premier à monter sur le ring, NewsCorp, la vieille maison mère du Wall Street Journal et autres titres à costard trois pièces. La daronne médiatique nous balance un bénéf’ par action de 17 cents. Les gugusses de la finance, eux, attendaient 14. Trois cents de diff, c’est peut-être des clopinettes à l’unité, mais multipliés par des millions d’actions, ça sent le bonus XXL et le Moët à gogo.

Le chiffre d’affaires ? 2,01 milliards de dollars, juste au-dessus des 2 milliards attendus. Une bricole, diront les rabat-joie. Mais dans le monde de la haute finance, on applaudit quand ça dépasse, même d’une virgule. Et c’est le Dow Jones, le fiston préféré, qui fait tourner la boutique : 575 patates engrangées sur trois mois, en vendant du papier et des abonnements comme des crêpes un dimanche de brocante.

Paramount : le blockbuster boursier ou la bande-annonce qui fait pschitt ?

Ensuite, entrée en scène de Paramount, le studio qui nous a collé Top Gun, les Transformers, et visiblement un sac récemment au coin de la tronche. Mais là, miracle : le premier trimestre, c’est du velours. 29 cents de bénéf’ par action, au-dessus du consensus à 25. Ça change des grosses baffes covidées de 2020 où les salles étaient plus vides qu’un frigo d’étudiant.

Chiffre d’affaires : 7,19 milliards de dollars. Les gars avaient prévu 7,09. Bim, 100 millions dans les dents. Les costards cravates peuvent souffler. Mais attention, le caillou dans la chaussure, c’est Paramount+, la plateforme de streaming qui rame pour suivre les grands du quartier. Ils espéraient 1,66 million de nouveaux abonnés, ils en chopent que 1,5. Pas la cata, mais un peu la loose. Surtout quand on veut jouer dans la cour des grands face à Netflix et Mickey+.

Pinterest : le roi des tableaux fait grimper les courbes

Et pendant que les studios hollywoodiens font les zouaves, y’a Pinterest qui joue les bons élèves. Le réseau social à déco et cupcakes cartonne. 23 cents par action, soit +35% sur un an. Les revenus ? 855 millions de dollars, +16%. Les utilisateurs actifs ? 570 millions dans le monde. Une armée de pinneurs compulsifs qui collent plus de recettes qu’ils n’en testent.

Et orange confite sur le pudding, pour le trimestre en cours, ils visent entre 960 et 980 millions de recettes. Traduction : on vise la lune, mais on atterrira au moins sur un nuage de cash. Résultat, l’action grimpe de 15% avant l’ouverture. Les zinzins (investisseurs institutionnels) en redemandent, les day traders se frottent les pognes, et les petits porteurs jubilent devant leur appli de bourse comme des gamins devant le sapin de Noël le 25 au matin.

Le CAC fait le beau

Les résultats sont bons, les bilans rutilent, mais faut pas s’enflammer non plus. Le marché est lunatique, comme un camé en manque. L’inflation tape encore à la porte, les taux d’intérêt sont perchés comme des hiboux insomniaques, et les banques centrales font la gueule. Tout le monde sourit, mais les mines sont crispées.

En attendant, les entreprises tirent leur épingle du jeu, les bilans font des saltos arrière, et les actionnaires sirotent leur dividende. Mais rappelons-le, en bourse comme en amour, c’est quand tout va bien qu’il faut commencer à flipper.

Ça carbure, ça dépote, ça gicle du cash comme une pompe à essence détraquée. Mais le streaming fait un peu la gueule, et Pinterest a les chevilles qui gonflent. Ça reste solide, mais on garde le casque et la ceinture attachée.


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