À Cadix, on pensait avoir tout vu dans les tours de magie, mais là, c’est Houdini au chômage. Une ex-caissière, censée être muette depuis une agression en 2003, s’est fait griller comme une sardine sur la plage. Officiellement muette à vie pour cause de choc émotionnel, elle touchait peinarde sa pension d’invalidité. Sauf que la mutuelle a fini par tiquer sévère. Bingo : un détective l’a suivie, micro planqué et oreille affûtée. Et là, coup de théâtre — la “muette” jactait tranquille dans la rue, tchatchait devant l’école, et a même taillé le bout de gras avec le détective lui-même quand il lui a demandé son chemin. Pas besoin de lire sur les lèvres, elle avait la langue bien pendue.
Ni une ni deux, les enregistrements atterrissent sur le bureau du juge. La dame tente de sauver les meubles en hurlant (intérieurement) à la violation de ses droits. Mais le tribunal andalou, pas né de la dernière pluie, estime que la scène n’a rien d’une atteinte à sa vie privée — surtout quand on parle dans la rue comme au PMU. Résultat : elle prend une amende entre 600 et 6 000 balles, et l’affaire pourrait virer pénale si le parquet décide de charger. Game over pour le grand numéro muet.
Et là, c’est la cerise sur la tortilla : pendant seize piges, elle a encaissé quasi son salaire complet, peinarde. Un petit pactole qui fait froncer les sourcils de la Sécu, qui pourrait bien lui demander de tout rembourser. Le détective, lui, raconte qu’il en a vu d’autres : des éclopés qui courent des marathons, des aveugles qui jouent à Candy Crush. Bref, la comédie du handicap, c’est pas du cinéma, mais parfois, ça se finit en série judiciaire.