Ils se bombent le torse à coups de missiles, se tirent la bourre à coups d’avions et se chauffent plus que le pétrole qu’ils visent : entre Israël et l’Iran, c’est pas l’amour à la menthe. Du samedi au dimanche, les deux rivaux se sont rendus coups pour coups, transformant la géopolitique en remake de Call of Duty : Proche-Orient Warfare. Et pendant ce temps, le reste du monde serre les fesses et joue les pompiers pyromanes
Ambiance chaude comme un shawarma oublié sur un capot en plein désert. Tsahal, jamais à court de punchlines explosives, a envoyé ses avions jouer au démineur au-dessus de Téhéran. Objectifs du jour : une raffinerie, un dépôt de pétrole, et tant qu’à faire, le South Pars, aka le plus gros gisement de gaz naturel de la planète. Une belle brochette énergétique bien grillée par les pilotes israéliens. Du côté iranien, on n’a pas pris la chose avec philosophie perse : réponse immédiate à base de missiles balistiques qui ont transformé Tel-Aviv en terrain d’essai grandeur nature, avec quelques immeubles qui en ont fait les frais.
Et puisque tout le monde voulait son ticket pour le chaos, Haïfa s’est aussi retrouvée dans le viseur iranien, sa raffinerie ayant subi ce qu’on appelle pudiquement « une réévaluation structurelle express par explosif ».
Chez les stratèges israéliens, on a baptisé la baston “Rising Lion”, inspirée d’un verset biblique promettant un avenir victorieux à un Etat hébreu puissant. Ça claque, ça rugit, et ça envoie du gros calibre. Objectif officiel : empêcher l’Iran de se faire une petite bombe A maison, avec kit de montage inclus. Officieusement ? Montrer que c’est pas Netanyahou qu’on va coincer dans un coin. Surtout quand l’AIEA – le gendarme atomique mondial – s’est pointé vendredi avec ses gros sabots pour accuser Téhéran de jouer au petit chimiste en douce.
Du coup, Israël a lancé une grosse opération préventive avec, au menu, bombardements sur le centre d’enrichissement d’uranium de Natanz (classique), assassinats ciblés de pontes iraniens (efficace, mais peu diplomatique), et une volonté claire de frapper là où ça fait mal (et pas seulement au portefeuille).
Iran : de la riposte, du missile, et un gros doigt à l’Occident
Téhéran, de son côté, a rangé la modération au placard et sorti l’artillerie. Des dizaines de missiles balistiques ont volé vers Israël comme des colibris dopés à la chicha. Et pour faire bonne mesure, les Iraniens ont aussi tapé sur le bouton « Pause » des négociations nucléaires avec les States. Le round de pourparlers prévu dimanche a été reporté aux calendes perses. En langage diplomatique : « Vous pouvez aller vous faire centrifuger ».
Pendant ce temps, les dirigeants iraniens dénoncent une attaque non provoquée. Genre : « on faisait rien, on était tranquilles, à boire du thé et enrichir un peu d’uranium, et vlan, voilà qu’on nous bombarde ». Tout le monde n’a pas la même définition du mot « tranquille ».

Et comme dans tout bon film catastrophe, y’a toujours un personnage secondaire qu’on croyait disparu mais qui revient en pleine baston : Donald Trump, le cheveu au vent et le tweet facile. L’ancien président américain, pourtant censé jouer les retraités en Floride, a donné son blanc-seing à l’opération israélienne. « Good job », a-t-il probablement pensé très fort. Et tant pis si l’administration américaine actuelle s’en serait bien passée. Team Biden a beau dire « c’est pas nous », le monde arabe entend surtout « encore vous ».
Dans l’autre coin du ring diplomatique, Vladimir Poutine a bondi hors de son Kremlin comme un ours réveillé en pleine sieste. Furax de voir Israël jouer aux kamikazes au-dessus de ses potes iraniens, il a appelé tout le monde à la désescalade. Et entre deux shots de vodka, il a pris son téléphone pour passer un coup de fil à… Trump (oui, lui encore). Résultat de la discussion ? Un joyeux anniversaire au renard fluo et une vague promesse de relancer les négociations sur le nucléaire iranien. Traduction : on en reparle quand les missiles auront fini de tomber.
Des flammes, du gaz et un avenir bien cramé
Au final, ce week-end aura été plus chargé qu’un kebab double viande sauce harissa. Les installations pétrolières flambent, les civils courent se planquer, et les diplomates font des nœuds avec leurs cravates. Le monde regarde, stupéfait, deux puissances régionales se chauffer comme des ados dans une cour de récré, sauf qu’ici les baffes laissent des cratères.
Et pendant que l’ONU s’auto-convoque en urgence pour pondre un communiqué que personne ne lira, les analystes géopolitiques affûtent leurs stylos pour expliquer que « c’était prévisible », que « la région est instable », et que « les tensions vont crescendo ». Merci les gars, on n’avait pas remarqué.
Dans les rédactions du monde entier, les Unes sont prêtes, les experts de plateau sortis du formol, et les schémas balistiques ressortis des tiroirs. On parle de guerre régionale, de choc pétrolier, de chaos économique, de troisième guerre mondiale… Mais les gens, eux, veulent juste savoir : est-ce qu’ils vont pouvoir faire le plein sans vendre un rein ?
Côté israélien comme iranien, personne ne semble vouloir lâcher l’affaire. C’est à qui aura la plus grosse… capacité de nuisance. Pendant ce temps, les civils trinquent, les pipelines explosent, et la paix s’enfuit comme un chat persan effrayé.
Moralité ? Y’en a pas.
Juste un nouveau chapitre dans l’interminable série « Proche-Orient : saison 73 », avec des rebondissements toujours plus explosifs, des protagonistes de plus en plus radicaux, et des négociateurs qui passent plus de temps à annuler des réunions qu’à les tenir.
On ne sait pas comment ça finira, mais personne n’a intérêt à rester trop près quand ça pète. À moins d’aimer les barbecues au kérosène.
Discover more from baskroom.fr
Subscribe to get the latest posts sent to your email.