Gazole en solde : Et si on en profitait ?

C’est l’été, la période des soldes ! Le soleil, les barbecues, les bouchons interminables sur l’autoroute… et, surprise, une bonne nouvelle à la pompe. Oui, le gazole, ce bon vieux carburant des routiers et des amateurs de Clio diesel, n’a pas été aussi abordable depuis plus d’un an. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en août, le ministère de la Transition écologique a annoncé un prix moyen du gazole à 1,6605 euro le litre. Un peu comme si on vous annonçait que la raclette était désormais diététique. Un vrai miracle

Flashback en septembre 2023, où les conducteurs, la larme à l’œil, s’étaient délestés de 1,941 euro par litre pour remplir leur réservoir. À ce tarif-là, certains envisageaient sérieusement de troquer leur voiture contre un âne ou un tandem. Alors forcément, quand le prix redescend sous la barre des 1,70 euro, on a envie de sabrer le champagne… mais à ce prix-là, on peut plutôt se permettre un demi-plein supplémentaire.

Sortez les coupes de champagne… ou plutôt les jerricans

Le dernier épisode de “Baisse de prix, qui l’eût cru ?” remonte à mai 2023, où le gazole s’affichait à 1,6555 euro. Certes, on pourrait dire que ce n’était pas il y a si longtemps, mais avouez que chaque centime économisé compte. Avec ces économies, pourquoi ne pas s’offrir un extra ? Par exemple, un sachet de chips pour agrémenter vos trajets en voiture. Bon, pas de folie non plus, on n’est pas devenus millionnaires.

Et attention, ce n’est pas tout : le sans-plomb 95, jaloux de l’attention médiatique accordée au gazole, a lui aussi décidé de faire un petit effort. Après une augmentation en début d’été, il redescend lentement mais sûrement, se fixant autour de 1,8116 euro le litre. Certes, ce n’est pas encore les soldes, mais on prend ce qu’on peut, n’est-ce pas ?

Maintenant, vous vous demandez sûrement : mais qu’est-ce qui explique cette soudaine générosité des stations-service ? Eh bien, comme souvent, c’est une histoire de baril. Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), nous éclaire. Le prix du baril de Brent, cette précieuse huile de roche (non, pas celle pour vos salades), tourne actuellement autour de 80 dollars, soit 6 dollars de moins qu’en juillet.

Pourquoi une telle chute ? Nos amis d’outre-Atlantique sont en grande partie responsables. La fin de la période de vacances aux États-Unis, où les familles se ruent sur les routes pour rejoindre leur cabane au fin fond du Texas, a quelque peu calmé la demande de pétrole. Ajoutez à cela les inquiétudes autour de la croissance chinoise, et vous obtenez une baisse des prix. Bref, tout le monde semble avoir un peu levé le pied, sauf nous, toujours en route vers les plages bondées.

Le baril en vacances, votre porte-monnaie respire

Mais attention, ne vous emballez pas trop vite. Francis Pousse (il devrait peut-être pas), président national stations-service et énergies nouvelles chez Mobilians (oui, ça en jette sur une carte de visite), nous met en garde. Il se pourrait bien que cette tendance se poursuive quelques semaines encore, mais restons prudents. Comme il le dit si bien : “En dehors des événements dans les pays du Moyen-Orient, on reste sur des prix bas.” Autant dire que si vous voyez des tanks se rapprocher d’un puits de pétrole, passez vite faire le plein.

Et puisque l’on parle de scénarios catastrophes, Francis rappelle que le prix du baril peut s’envoler plus vite qu’un tweet incendiaire. “Souvenez-vous du 11 septembre 2001“, dit-il. “Le prix du baril avait bondi de plusieurs dizaines de dollars en une seule journée.” Après Francis, c’est pas tous les jours qu’on a un 11 septembre… Mais nous le savons tous, en matière de pétrole, les bonnes nouvelles peuvent vite tourner à l’huile sur le feu.

Alors voilà, chers automobilistes, profitez de cette accalmie à la pompe. Mettez le contact, roulez, vivez ! Peut-être même oserez-vous appuyer un peu plus sur l’accélérateur, l’esprit allégé par ces quelques centimes économisés. Mais gardez un œil sur les actualités internationales et l’autre sur votre jauge de carburant. Parce qu’il suffit d’une étincelle pour que les prix s’enflamment.