Tu la vois arriver à trois kilomètres. Pas grâce au moteur – on dirait une tondeuse à gazon enrhumée – non, c’est l’ensemble visuel qui t’agresse la rétine. Fiat 500 blanc nacré, jantes qui brillent plus que la Tour Eiffel à 23h, et à l’intérieur… le cliché par excellence.
Au volant, elle arbore de gigantesques lunettes de soleil qui couvrent 90 % de son visage. On dirait un drone prêt au décollage. Une main sur le volant, l’autre dans les cheveux. Pas pour conduire, non. Pour snapper son brushing en mode selfie pendant qu’elle tourne sans clignotant.
Elle zigzague sur le boulevard, hésitant entre deux files comme si choisir une voie était une question existentielle. Le clignotant ? Un concept vaguement décoratif, visiblement. Quant au créneau, c’est une performance artistique : trois tours de volant, un coup d’œil dans le rétro (pour checker le gloss, pas la circulation), et hop, la Fiat se pose à 45 degrés, moitié sur le trottoir, moitié sur la route. Picasso n’aurait pas fait mieux.
Et ne me lancez pas sur les ronds-points. La Fiat 500 y entre comme on entre dans une arène : avec panache, mais sans plan. Elle ralentit, accélère, pile, redémarre, pendant que la conductrice, lunettes de soleil XXL vissées sur le nez, semble chercher l’inspiration divine pour savoir si elle sort à gauche, à droite ou… pas du tout. Derrière, on klaxonne, on soupire, mais elle, imperturbable, ajuste son chignon et envoie un vocal : “Attends, je suis trop en stress là, y a trop de voitures !“
Et sur le siège passager ? Non, pas un être humain. Un chien miniature, sorte de gremlin sous anxiolytiques, habillé comme un enfant de star hollywoodienne. Le tout trônant dans un sac de luxe plus cher que ta voiture entière. Il jappe dès que t’oses regarder dans leur direction, comme si t’avais insulté son horoscope.
À l’arrière, un bazar sans nom : talons, sacs de shopping, chargeurs, deux bouteilles d’eau et un miroir de sac format parabole pour les retouches maquillage aux feux rouges.
Mais ne nous y trompons pas : elle a le permis. Enfin, probablement. Et surtout, elle a toujours raison. Même quand elle roule à 70 sur la voie du milieu, portable au volant, warning allumés parce que “c’est stylé”.
Le Verdict : La Fiat 500, c’est un peu la voiture Barbie de la vraie vie. Elle n’a pas besoin de puissance, de coffre ou de logique. Elle a du gloss, une playlist en boucle et un GPS qui dit “tourne à gauche” pendant qu’elle fait demi-tour sur un rond-point.