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Épisode 7 — La réélection sans urnes : Bruxelles, le bal des non-élus

CC-BY-4.0: © European Union 2019 – Source: EP

Si l’Europe était une série Netflix, on appellerait ça House of Votes, avec Ursula dans le rôle de la cheffe de clan qui revient, mandat après mandat, malgré les casseroles et les coups bas. En 2024, rebelote : Von der Leyen vise un second mandat à la tête de la Commission européenne.

Mais attention, pas de suspense populaire ici. Ce n’est pas le citoyen qui vote. Pas de bulletin, pas d’isoloir, pas de soirée électorale avec des graphiques moches sur BFMTV. Non.

Ici, ce sont les chefs d’État et les eurodéputés qui s’en chargent, dans une chorégraphie bien huilée entre petits fours et négociations de couloir.

La procédure façon “démocratie feutrée”

Le Conseil européen propose un nom.

Le Parlement européen confirme (ou pas).

Et Ursula sort du chapeau comme par enchantement.

Mais à quel prix ?

En coulisse, Ursula a dû composer avec :

Les sociaux-démocrates inquiets de sa dérive atlantiste.

Les Verts, échaudés par ses promesses environnementales jamais tenues.

Une partie des conservateurs européens… qui l’accusaient de s’être trop rapprochée de Macron (!).

Mais surprise : les centristes (Renew), les macronistes et la CDU allemande assurent finalement sa réélection à une poignée de voix près.

Un peu comme si tu reprenais ton job après avoir mis le feu à la machine à café.

Le vote en chiffres (et en magouilles) :

383 voix pour, soit 9 de plus que le minimum requis.

Une trentaine de députés socialistes ont voté « pour » alors qu’ils avaient dit « contre ».

Ursula, magicienne du compromis, a sorti de son chapeau : des promesses, des postes, et des sourires bien placés.

Sources : European Parliament voting record 2024, Politico EU 07/2024, Euractiv, Le Monde 10/2024.

Résumé façon bistrot :

« C’est pas une élection, c’est un casting truqué de Star Academy version Commission européenne. Sauf qu’on n’a jamais vu le public. »

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