Ça commence comme un polar politique. En pleine crise sanitaire, la Commission européenne engage une négociation cruciale avec Pfizer. Une opération vitale, au sens propre. Mais alors que l’on attendrait une armada de juristes, de diplomates et d’experts réunis autour d’une table, Ursula et Albert Bourla s’envoient… des SMS. Oui, des textos. Et pas pour se donner rendez-vous à la cafét’ : pour discuter d’une commande de 1,8 milliard de doses.
Lorsque le New York Times révèle l’existence de ces échanges, Ursula ne nie pas. Elle dit qu’elle a « communiqué régulièrement » avec le PDG de Pfizer. Problème : quand le Parlement européen et les journalistes demandent à voir les fameux messages, la réponse tombe, étonnante : « les messages ont été supprimés » ou « nous ne les retrouvons pas ».
À ce stade, même une imprimante en panne rigole.
Une enquête est réclamée par la médiatrice européenne, Emily O’Reilly, qui juge la Commission coupable de mauvaise gestion administrative. Ursula, stoïque, laisse passer l’orage. Les messages, eux, ont disparu dans une décharge numérique digne de Kafka. Des contrats engageant des centaines de milliards d’euros ? Ça mérite bien un petit texto, mais pas une trace écrite.
On a connu des dealers de shit plus prudents dans leurs communications.
À suivre la semaine prochaine :
Dans l’épisode 3 : “Le vaccin, le contrat et l’opacité”. Décryptage des contrats floutés signés entre la Commission et les laboratoires, avec des pages entrières noircies. Transparence niveau bunker.