Dr Osasuna : Lexomil, mon amour, chronique d’une dépendance mollement assumée




Mesdames, Messieurs, chers hypocondriaques, stressés chroniques et amateurs de siestes non consenties, bonjour ! Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui vous endort peut-être déjà : les anxiolytiques. Ces petites pilules qui font du bien… mais parfois un peu trop. Car derrière leurs noms doux comme des doudous – Xanax, Lexomil, Imovane – se cache un cortège d’effets secondaires qui méritent, osons le dire, un bon coup de sonnette d’alarme. Ou de réveil, pour ceux que ça endort déjà

Rien que le nom de benzodiazépine donne envie de s’allonger. Commercialisées en France depuis les années 60, ces molécules agissent sur le système nerveux central pour calmer l’anxiété, favoriser le sommeil ou détendre les muscles. En somme, c’est un peu le hammam chimique de votre cerveau. Sauf qu’à force de vouloir faire descendre la pression, on finit parfois en chute libre. Et pas que métaphorique.

Dr Osasuna, voix douce mais ferme :

Les benzos, comme disent les initiés, c’est un peu comme un mojito un lundi matin : agréable, mais clairement pas une solution à long terme.

Car attention innocent patient ! Ces médicaments, bien qu’utiles dans certaines situations, ne traitent pas la cause de l’anxiété ou des troubles du sommeil. Ils ne font que masquer les symptômes. Autant dire que c’est comme repeindre les murs d’une maison qui prend l’eau : ça tient… jusqu’à l’effondrement.

Somnolence, dépendance et autres effets pas très secondaires

Parmi les stars du rayon “apaisement en gélule”, on retrouve le Xanax, le Lexomil, ou encore l’Imovane. Le tiercé gagnant de l’endormissement sociétal. Oui mais voilà, ces petites dragées qui promettent la paix intérieure viennent avec une notice à rallonge et des effets indésirables souvent méconnus du grand public – ce qu’a décidé de rappeler l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) avec une campagne lancée ce jeudi 10 avril.

Dr Osasuna, en tapotant sa boîte de pilules :

Effets secondaires possibles : somnolence, trous de mémoire, chute dans l’escalier, dépendance sévère… Ah oui, et risques accrus de transformer une sieste dans le bus en voyage sans retour !

La somnolence ? Un grand classique. La dépendance ? Un effet bien trop fréquent, surtout si on dépasse les 12 semaines de traitement pour l’anxiété ou les 3 semaines pour les troubles du sommeil. Chez les seniors, ça vire carrément au sketch tragique : une mauvaise chute et c’est direction l’hôpital. Chez les plus jeunes, c’est parfois le point de départ d’une dépendance lourde, camouflée sous le hashtag #zen.

Le sachiez-tu ? Ton anxiolytique peut conduire… à l’accident

Si vous pensiez que boire un verre et prendre un Lexomil, c’était juste une soirée détente… z’vez tout faux ! Nul ! Zéro ! Les benzodiazépines sont responsables de la majorité des accidents de la route liés aux médicaments. Oui oui. Votre boîte à gants n’a jamais été aussi littérale.

Dr Osasuna, clin d’œil dramatique :

Si tu prends le volant après une benzo, c’est plus Fast & Furious… c’est Slow & Dangerous.

En France, où 9 millions de personnes ont consommé au moins une benzodiazépine en 2023, la vigilance est de mise. Surtout que chez nous, on aime la pilule. Avec 34 unités consommées par habitant et par an, on est les champions d’Europe… juste derrière l’Espagne, mais bien loin devant l’Allemagne et le Royaume-Uni. Cocorico, mais version comateux.

Prescription : attention au surmenage médicamenteux

La palme revient aux généralistes, qui prescrivent 75 % de ces molécules, parfois par réflexe, souvent par manque de temps. Résultat : 40 % des patients sont traités plus longtemps que la durée recommandée. On est loin du traitement de crise, là, on parle de colocataire chimique à plein temps.

Dr Osasuna, en feuilletant une ordonnance :

On a voulu calmer les angoisses, on a inventé la routine somnolente. À quand la cure de réveil collectif ?

Pour l’ANSM, il est temps d’agir. Des petits conditionnements de 5 à 7 comprimés existent désormais, histoire d’éviter que la boîte de 30 ne devienne un abonnement. Et les médecins sont encouragés à creuser les causes réelles des troubles : stress, burn-out, solitude… Pas besoin d’un Lexomil quand une bonne thérapie ou un footing peuvent faire l’affaire.

Les jeunes, nouvelle cible (et parfois victime) de la benzo-mania

Mais ce qui inquiète surtout les autorités, c’est la montée en flèche de la consommation chez les jeunes. +25 % de prescriptions chez les moins de 19 ans entre 2017 et 2023, et +40 % chez les jeunes filles. Autant dire que le Xanax est devenu aussi banal qu’une Energy Drink. Sauf que les effets sont nettement moins vitaminés.

Dr Osasuna, ton grave :

Le Xanax, c’est pas un bonbon. Et non, ce n’est pas parce que c’est rose que ça doit finir dans ton sac.

Pire encore, le détournement à usage récréatif est en plein boom : cocktails avec opioïdes, “sucettes de fête” à base de kétamine, MDMA et benzos, bref… la pharmacie du diable version boîte de nuit. Et là, le danger devient mortel. Car derrière les paillettes et les lumières stroboscopiques, il y a le coma, l’overdose, ou le blackout total. Pas franchement TikTok-friendly.

Quand la molécule devient arme

Et puis il y a le versant le plus sombre, le plus insidieux : l’usage criminel. Le lorazépam (Temesta) a notamment été utilisé dans une affaire glaçante, où un mari droguait sa femme pendant des années afin d’abuser d’elle. Un cas parmi d’autres, où les benzodiazépines sont employées pour la soumission chimique.

Dr Osasuna, regard appuyé :

Ce n’est plus de la santé, c’est de la prédation. Et c’est inacceptable.”

Pour sensibiliser la population, surtout les jeunes, l’ANSM a sorti l’artillerie douce : vidéos, affiches, influenceurs, et même des partenariats sur TikTok et Instagram. Le tout pour promouvoir des alternatives non médicamenteuses : sport, relaxation, méditation, yoga… bref, des méthodes qui ne vous feront pas rater votre train ou oublier le prénom de votre voisin.

Dr Osasuna, tout sourire :

Un tapis de yoga ne provoque ni chutes ni accoutumance. Tout au plus quelques courbatures et un gros soupir de bien-être.

Une pilule qui coûte cher à la collectivité

Last but not least, le coût. Chaque année, la Sécu rembourse 100 millions d’euros de benzodiazépines. Et selon elle, 30 millions pourraient être économisés si l’on réduisait les prescriptions inutiles. De quoi financer des centres de relaxation, des formations pour les médecins… ou une tournée générale de tisanes !

Alors, amis du calme chimique et du comprimé trop facile, souvenez-vous : l’anxiolytique est un outil, pas un lifestyle. Il peut aider, ponctuellement. Mais il ne remplace ni l’écoute, ni la thérapie, ni les méthodes douces. Et surtout, il ne doit jamais devenir le copilote de votre vie.

Dr Osasuna :

Sur ce, je vous prescris un bon bol d’air, un câlin à votre chat, et si besoin… une vraie consultation. Et surtout, n’oubliez pas : à haute dose, même le calme peut devenir dangereux. À la semaine prochaine pour un nouvel épisode de ‘Ces effets qui vous veulent du mal !


Discover more from baskroom.fr

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *