Bienvenue dans votre rendez-vous sentimental préféré, celui où l’on parle d’amour, de sexe, et parfois… de l’absence totale des deux. Aujourd’hui, on s’attaque à un sujet qui titille les statistiques et fait grimacer les coachs en reconquête conjugale : les couples sans sexe. Oui, sans galipette, sans brouette, sans papouille friponne. Juste de l’amour pur, version slow love sans fioritures. Le docteur Osasuna enfile sa blouse et son plus beau sourire en coin pour faire le point sur ce que beaucoup vivent mais peu osent clamer haut et fort : être en couple et heureux sans passer par la case “vas-y, viens là que je te déshabille”
Dans un monde où on nous vend l’orgasme comme le Graal du couple moderne, dire qu’on préfère un bon plat de lasagnes et un câlin sous plaid à une partie de jambes en l’air, c’est presque de la déviance. Et pourtant. Selon une récente enquête Ifop pour Lelo (oui, Lelo, ceux qui vendent des jouets pour adultes), un couple sur cinq fait l’amour… peu ou pas. Une info qui ferait frémir les sexologues old school et les chroniqueurs télé branchés libido. “On a l’impression que sans sexe, y’a plus de couple. Pourtant, pour certains, le sexe n’est pas l’épicentre du lien”, explique la très sensée sexologue Valentina Bracciale, qui nous rappelle que la vraie intimité, parfois, c’est juste de s’aimer sans se grimper dessus.
Breaking Bed : Pas de galipettes, pas de galères
Prenez Gaëlle, par exemple. Trente et un balais, neuf ans de relation au compteur, une petite fille, un job, et zéro libido à l’horizon. “On a commencé à moins le faire, puis plus du tout. Et franchement, ça ne me manquait pas.” Ce qui l’a embêtée, ce n’est pas le manque de câlins sous la couette, mais cette impression que “ça ne se fait pas”. Parce qu’en 2025, on a beau avoir mis le consentement dans les manuels scolaires et les vibrateurs dans les boîtes à gants, une femme qui ne veut pas, c’est toujours suspect. “Il y a une pression énorme. Certaines se forcent, tiennent des tableaux Excel pour caler des dates de coït comme on planifie une vidange. C’est pas du désir, c’est de la logistique !” déplore Valentina.
Car oui, faire l’amour par obligation, c’est pas seulement relou, c’est surtout toxique. Le fameux “devoir conjugal” ? Un mythe à enterrer sous une tonne de sex-toys invendus. “Le sexe, c’est une rencontre, pas une corvée”, rappelle la sexologue. Et si on en croit les 52 % de femmes qui avouent avoir déjà couché sans en avoir envie, on est loin du conte de fées. On est plutôt dans un mauvais épisode de “Ça commence aujourd’hui”, version chambre froide. Alors, l’absence de sexe, ça veut dire la fin des haricots ? Ben visiblement non. Si les deux partenaires sont OK avec ça, le feu de l’amour peut brûler sans allumer la mèche.
Libido en veille, cœur en éveil
Et au cas où vous vous poseriez la question : non, l’abstinence n’est pas mortelle. Les “couilles bleues” ? Mythe aussi solide que la virginité magique de Game of Thrones. Certes, une petite douleur peut apparaître quand la tension monte sans libération, mais c’est ni fatal, ni réservé aux hommes. Et surtout : le corps s’adapte. En clair, on ne meurt pas d’un excès de câlins non consommés. Côté santé, c’est comme le sport : c’est bien, mais c’est pas obligatoire. Et ceux qui vous disent le contraire sont probablement des vendeurs de matelas.

Ce mythe du mâle en rut permanent, c’est aussi un bon gros paquet d’âneries patriarcales. “Un homme a besoin de sexe, c’est hormonal !” – Et une femme, elle a besoin de quoi ? De passer à la casserole pour prouver son amour ? “Une femme qui ose dire qu’elle aime le sexe, c’est une salope. Un homme, c’est un mec bien viril. On n’est pas sur un terrain d’égalité”, rappelle Gaëlle. Résultat : beaucoup de femmes taisent leurs envies… ou leur absence d’envie, de peur de passer pour frigides ou d’être quittées. C’est l’amour sous condition, avec menace de rupture en bonus.
Mais attention, on ne parle pas ici de simples baisses de régime ou de fatigue passagère. On parle d’une vraie orientation : l’asexualité. Elody, par exemple, se définit comme asexuelle. “Le sexe, ça m’ennuie. Je ne ressens pas le besoin. Et je ne suis pas frustrée.” En couple avec Léa, elles vivent une relation harmonieuse, tendre, complice, sans rapport sexuel. Et personne ne meurt d’ennui ou de frustration. “On nous demande souvent si on est coloc ou copines. Comme si un couple sans sexe n’était pas un vrai couple. Pourtant, on est mille fois plus solides que d’autres.” Car sans le sexe pour faire diversion, elles ont appris à parler. Oui, parler. Ce truc que tant de couples oublient de faire entre deux missions kamasutra.
Libido au frigo, Amour au chaud
La vérité, c’est qu’un couple, c’est pas juste une histoire de parties de jambes en l’air. C’est du respect, du soutien, du partage, de la tendresse, des projets, des désirs… même si ceux-ci ne sont pas sexuels. “Quand on dort ensemble, qu’on élève des enfants, qu’on partage nos doutes, nos rêves, nos frites… c’est pas juste de la coloc, c’est de l’amour”, lâche doctement le docteur Osasuna en grignotant une gaufrette à la fraise. Et le prérequis à tout ça ? La communication. Si les deux sont sur la même longueur d’ondes, que le consentement est là (même pour ne pas faire), tout roule.
Alors oui, il existe des couples sans sexe, et non, ce n’est pas une anomalie. C’est même plus fréquent qu’on ne le croit. “La libido est fluctuante, elle change avec le temps, l’âge, les hormones, les événements de vie. C’est OK de ne pas toujours avoir envie, c’est OK de ne jamais avoir envie”, affirme Valentina Bracciale. Ce qui compte, ce n’est pas la fréquence des galipettes, c’est la solidité du lien, la sincérité du désir (ou de l’absence de désir), la douceur du quotidien partagé.
Et si l’amour, le vrai, ce n’était pas de se sauter dessus, mais de rester ensemble quand on n’a plus besoin de se le prouver par le sexe ? Peut-être qu’à la fin du conte, au lieu de “ils vécurent heureux et eurent beaucoup de rapports”, on pourrait juste dire : “ils vécurent heureux, point.” Le docteur Osasuna vous laisse méditer là-dessus. Et promis, la semaine prochaine, on parlera de trucs bien plus salaces.
Ou pas.
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