Joe Biden, 81 ans et démocrate tenace, a finalement décidé de jeter l’éponge et de ne pas briguer un second mandat. Enfin, ce n’est pas lui qui a décidé, on va plutôt dire qu’on a décidé pour lui. L’annonce a été faite ce dimanche 21 juillet depuis sa résidence dans le Delaware. Cette décision, qui en a surpris plus d’un, a été communiquée aux Américains dans une lettre empreinte d’émotion. Après des mois de campagne et de pressions croissantes, il passe le flambeau à sa vice-présidente, Kamala Harris. Eh oui, même les présidents ont besoin de repos, surtout lui !
Joe Biden voulait résister jusqu’au bout, mais les circonstances en ont décidé autrement. Confiné dans sa maison de campagne après avoir été testé positif au Covid-19, Biden a cédé sous les appels incessants de ses collègues démocrates pour qu’il “passe le flambeau“. Donc, on ne pourra pas se fendre la gueule à l’occasion du duel tant attendu avec Donald Trump le 5 novembre prochain. À la place, il soutiendra la candidature de Kamala Harris, en espérant qu’elle saura ne pas trébucher sur les mêmes obstacles.
Joe Lagaffe prend sa retraite
Il ne restait plus que lui ! Sa mémoire avait déjà pris sa retraite, ses sphincters aussi, bref il était le dernier rempart. Surnommé affectueusement la “machine à gaffes” par ses détracteurs, Joe Biden n’a pas manqué de fournir de l’eau au moulin de ses critiques. De lapsus en lapsus, comme lorsqu’il a confondu Poutine avec Zelensky ou Mitterrand avec Macron, le président a offert des moments dignes d’une star de stand-up. Il a même réussi à déclarer par erreur que seulement 100 personnes étaient mortes du Covid-19 aux États-Unis ! Les vidéos de ses trébuchements et bévues ont circulé largement, ravissant les républicains qui l’accusent de sénilité. Mais malgré ces péripéties, Biden a dominé les primaires du Parti démocrate avec un plébiscite digne des plus grandes rockstars.
En juin, Biden était toujours prêt à en découdre avec Trump. Mais le débat sur CNN le 27 juin a tourné à la catastrophe pour notre président octogénaire. Biden, confus et hésitant, face à un Trump plein d’aplomb, a laissé ses partisans dans l’embarras. Rappelons tout de même que les deux gusses ont seulement trois ans de différence ! Les appels au retrait ont commencé à se faire entendre. Même Nancy Pelosi a trouvé légitime de s’interroger sur l’état de santé de Joe. Le tweet historique de Biden, “Comme tu l’as dit Donald: n’importe où, n’importe quand”, restera comme le moment où il aurait peut-être dû dire “n’importe où, mais pas maintenant”.
Une tentative d’assassinat qui pourrait bien sonner le glas des démocrates
L’attaque contre Trump le 13 juillet a ajouté une couche de drame à cette campagne déjà chaotique. Heureusement, l’ancien président a survécu, mais l’incident a galvanisé les soutiens républicains et semé le doute chez les démocrates. Face à une possible victoire de Trump, des voix anonymes ont commencé à admettre que Biden ne pouvait plus gagner.
Isolé dans le Delaware, Biden a pris sa décision en solitaire, annonçant son retrait par une lettre sur les réseaux sociaux. Les proches conseillers ont été tenus dans l’ignorance jusqu’à la dernière minute. Attention chers lecteurs, ça c’est l’histoire officielle ! Inutile de vous dire qu’on le voit mal écrire une lettre sans laisser son attention se focaliser vers une mouche sur la vitre de sa fenêtre. Avec ce geste, il espère unir le Parti démocrate derrière Kamala Harris, qui a déjà reçu des soutiens massifs. La convention de Chicago en août décidera formellement de sa candidature, mais elle semble désormais être la seule à pouvoir porter les espoirs démocrates.
Joe Biden, qui restera en poste jusqu’à janvier 2025, les derniers mois vont être longs, a donné à son parti une nouvelle (dernière?) chance avec Kamala Harris. Si le chemin reste semé d’embûches, l’abandon de Biden a soudé les démocrates autour de sa vice-présidente. De toutes façons, Kamala Harris ne pourra pas faire pire, ce qui rassure les soutiens du parti. Quant à Joe, il pourra peut-être se reconvertir dans le comique, si le taulier lui en laisse le temps…