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Conflit en Ukraine : “Je règle ça en 24 heures” promet Trump




Donald Trump a repris sa panoplie d’agent immobilier au vu de ses dernières déclaration concernant la guerre qui sévit en Ukraine : “En 24 heures, je règle tout“. Si, si, nous parlons bien du Donald Trump candidat à la présidentielle américaine de 2024, et sa nouvelle promesse est de résoudre le conflit ukrainien. Facile, non ? “C’est un puzzle complexe, mais on va le résoudre“, a-t-il déclaré vendredi 27 septembre, après une entrevue musclée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Tout ça avec l’assurance d’un homme qui a déjà, paraît-il, “une très bonne relation” avec Vladimir Poutine. Pas de pression, juste un autre jour au bureau pour le milliardaire septuagénaire

L’idée qu’il pourrait résoudre un conflit international vieux de plusieurs années en une journée, sans même transpirer, semble tout droit sortie d’un manuel de vente de propriétés à Miami Beach. En un coup de téléphone, hop, tout le monde est content, les Russes s’en vont, les Ukrainiens dansent dans les rues, et la paix mondiale est rétablie. Facile, non ? C’est pourtant un plan qui manque cruellement de détails. “Nous allons le résoudre“, dit Trump, tout en laissant le mystère planer comme si c’était la recette secrète du Coca-Cola.

Cela dit, Volodymyr Zelensky n’a pas perdu de temps pour rappeler que ce n’était pas si simple. Lors de leur réunion à New York, l’ancien homme d’affaires reconverti en sauveur international a qualifié Zelensky de “meilleur commercial de la planète” – une petite pique, car selon Trump, chaque fois que le président ukrainien met les pieds aux États-Unis, il repart avec un chèque de 60 milliards de dollars dans la poche. “Je devrais peut-être lui confier la gestion de mes terrains de golf“, aurait-il pu ajouter.

Zelensky, quant à lui, a présenté son “plan de victoire”. En gros, c’est un peu comme expliquer à un ado que pour réussir ses examens, il faudra bosser plutôt que d’espérer une solution miracle en 24 heures. Mais face à Trump, difficile de dire si cette petite leçon de pragmatisme a fait mouche.

Une guerre qui “n’aurait jamais dû avoir lieu”

Pour Trump, cette guerre n’aurait jamais dû commencer. Point. Facile de refaire l’histoire, mais difficile de la défaire. Pourtant, dans son style inimitable, il a laissé entendre que tout ça pourrait être arrangé avec un “accord juste pour tout le monde“. La question est : qu’est-ce qu’il entend exactement par “juste” ? Pour l’instant, mystère, ou peut-être « juste » pour Poutine. Mais ne vous inquiétez pas, il s’en occupera, probablement entre deux tweets incendiaires et un tournoi de golf.

Si son concurrent démocrate Joe Biden clame que “la Russie ne l’emportera pas“, Trump, lui, semble plus préoccupé par l’addition qui commence à devenir un peu salée pour les contribuables américains. C’est vrai que 60 milliards de dollars à chaque visite de Zelensky, ça commence à faire beaucoup. Même pour un homme qui s’est vanté de “construire un mur et de faire payer le Mexique“, les montants finissent par impressionner.

Mais ne vous y trompez pas, la relation Trump-Zelensky a toujours été… disons, complexe. On se souvient tous de ce petit incident en 2019-2020 où Trump a essayé de faire pression sur le président ukrainien pour enquêter sur le fils de Biden. Un coup de fil un peu tendu qui lui avait valu une tentative de destitution. Autant dire que les retrouvailles entre les deux hommes devaient avoir une atmosphère légèrement… électrique.

Zelensky, entre Trump et Biden, mon cœur balance

Si Volodymyr Zelensky semble plus habitué à jongler entre les roquettes russes et les négociations internationales, se retrouver entre Trump et Biden ne doit pas être une partie de plaisir non plus. Lors de sa récente visite aux États-Unis, le président ukrainien a dû faire la navette entre la Maison Blanche, où Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris l’ont accueilli en champions, et Trump, qui pourrait bien être son prochain interlocuteur officiel en cas de victoire républicaine en 2024.

Biden l’a assuré que “mon soutien au peuple ukrainien est inébranlable“, ce qui doit être rassurant, surtout en cette période où la guerre s’intensifie dans le Donbass, avec la Russie qui vient de revendiquer la prise d’Oukraïnsk. Quant à Kamala Harris, elle a subtilement glissé un petit tacle à Trump en parlant de “propositions de capitulation” venant de certains Américains. Comprenez : “Oui, on sait bien que Trump aimerait vous pousser à céder une bonne partie de vos territoires, mais nous, on n’est pas d’accord.” Diplomatie, quand tu nous tiens.

Ce qui met tout le monde mal à l’aise, c’est sans doute la relation ambiguë entre Trump et Poutine. Trump ne cesse de rappeler à qui veut l’entendre qu’il s’entend très bien avec le président russe. Et après tout, qui a besoin de stratégie géopolitique quand on peut appeler son “ami” Vladimir et régler ça en 24 heures ?

Mais pour Zelensky, voir Trump encenser Poutine ne doit pas être très rassurant. C’est un peu comme voir ton coéquipier de foot complimenter l’équipe adverse avant la finale. La question est de savoir à quel point Trump sera prêt à s’asseoir à la table des négociations sans sacrifier les intérêts ukrainiens pour retrouver une de ces “relations extraordinaires” avec le Kremlin.

Un Zelensky pas trop à l’aise

On ne sait pas exactement ce qui s’est dit entre les deux hommes lors de cette réunion, mais il est clair que Zelensky, tout en étant “reconnaissant” pour cet échange “très productif”, n’a sans doute pas accroché un poster de Donald Trump dans son bureau. Avec un Trump candidat qui dénonce les montants vertigineux de l’aide américaine à l’Ukraine, et un Zelensky qui doute ouvertement de la capacité de Trump à résoudre le conflit, cette réunion ressemblait plus à une partie de poker menteur qu’à une véritable avancée diplomatique.

Quant à la fameuse promesse de Trump de résoudre le conflit en “24 heures”, tout le monde reste dans l’attente de savoir si cette solution miracle consiste à remettre en place un programme de télé-réalité entre Poutine et Zelensky ou s’il s’agit simplement d’une nouvelle technique de négociation immobilière.

Pendant que Trump multiplie les promesses et que Zelensky tente de calmer le jeu, les troupes russes, elles, progressent dans le Donbass. Vladimir Poutine reste inflexible sur sa priorité numéro un : conquérir cette région industrielle clé. Et malheureusement, ni Trump ni Zelensky ne semblent avoir une baguette magique pour arrêter l’avancée des tanks russes.

Alors, que faire ? En attendant de savoir si Trump tiendra ses promesses ou si Biden continuera à aligner les milliards pour soutenir l’Ukraine, il ne nous reste qu’à attendre le prochain épisode de cette saga géopolitique qui devrait ne pas tarder à être diffusé, dans un petit mois, à l’occasion du résultat des élections américaines.

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