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Clash en haute diplomatie : quand Trump et Zelensky se prennent le bec




Si les murs de la Maison-Blanche pouvaient parler, ils raconteraient sans doute l’une des joutes verbales les plus musclées de ces dernières années. Vendredi, en direct et sans filet, Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont offert un affrontement digne d’un débat de cour de récré… sauf qu’ici, les enjeux étaient un poil plus sérieux. Au menu : accusations d’ingratitude, menaces de lâchage en rase campagne et une Europe qui continue de sortir les billets et les munitions pour soutenir Kiev

On le connaît, l’ex-président américain n’est pas du genre à mâcher ses mots. Et cette fois, c’est le président ukrainien qui a goûté à la saveur unique de la Trump Sauce™️. « Vous n’êtes pas reconnaissant », lui a balancé l’Américain, entre deux tasses de café et trois tweets incendiaires. Traduction ? Oui, parce qu’il faut toujours traduire les propos du renard fluo, l’Oncle Sam a claqué des milliards pour aider l’Ukraine, et il semblerait que le client ne dise pas assez « merci ».

Devant les caméras du monde entier, le ton est monté. Zelensky, habitué à gérer des bombardements, ne s’est pas démonté pour autant. Mais lorsque Trump a lâché son ultime punchline – « Il pourra revenir quand il sera prêt à la paix » –, l’ambiance est devenue plus glaciale qu’un hiver à Kiev. Résultat des courses, pas de conférence de presse commune, pas d’accord sur les minerais et hydrocarbures ukrainiens… et une belle pagaille diplomatique.

L’Europe sort les violons

Quelques heures après ce clash en mondovision, l’Europe a réagi en bloc… ou presque. Un vrai festival de soutien à Zelensky s’est enclenché, chacun y allant de son petit message comme un DJ qui enchaîne les hits.

D’un côté, Ursula von der Leyen et Antonio Costa, à l’unisson, ont joué la carte du grand frère rassurant : « Soyez forts, soyez courageux, n’ayez pas peur. » (Ce qui, entre nous, sonne comme la version diplomatique du fameux « Tiens bon, on est là » qu’on balance aux copains en galère).

De son côté, Emmanuel Macron a ressorti son discours fétiche : « Il y a un agresseur qui est la Russie, il y a un peuple agressé qui est l’Ukraine. » Si vous avez l’impression de l’avoir déjà entendu, c’est normal. Le président français le balance en boucle depuis trois ans.

L’Allemagne, fidèle au poste, a elle aussi assuré que l’Europe resterait « unie » derrière Kiev. Scholz, Baerbock, toute la bande a promis monts et merveilles, sans oublier Pedro Sánchez qui, avec son légendaire sang chaud espagnol, a carrément lâché : « Ukraine, l’Espagne est avec toi ! » Pas sûr que ça suffise à stopper les missiles russes, mais l’intention est là…

Seul contre tous… enfin, presque

Dans cet océan de solidarité, une seule voix discordante s’est fait entendre : celle de Viktor Orban. Et comme d’habitude, le Premier ministre hongrois a décidé de jouer solo. Plutôt que d’envoyer un message de soutien à Zelensky, il a préféré dégainer un vibrant hommage à Trump :

« Les hommes forts font la paix, les hommes faibles font la guerre. Aujourd’hui, Donald Trump a défendu courageusement la paix. Même si c’est dur à digérer pour beaucoup. Merci, M. le Président ! »

En gros, pendant que l’Europe ouvre son porte-monnaie, Orban applaudit Trump pour son pacifisme musclé. Un grand écart digne d’une médaille d’or en figure libre de gymnastique aux JO.

La paix, vraiment ?

Avec cette nouvelle et toujours la promesse de l’Europe de continuer les aides financières et militaires pour Kiev, une question commence à sérieusement flotter dans l’air : l’Europe veut-elle réellement la paix ou préfère-t-elle s’assurer que la guerre ne tourne pas en faveur de Moscou ? Car entre les discours martiaux et les virements bancaires colossaux, difficile de voir où est la sortie de secours.

En attendant, Zelensky, qui a déjà un doctorat en gestion de crise, continue de faire ce qu’il sait faire de mieux : encaisser les coups, remercier les alliés et prier pour que l’OTAN reste unie. Sur X, son message était aussi laconique qu’efficace : « Merci pour votre soutien. »

Sobre, efficace… et surtout très bien calibré pour éviter un deuxième round avec Trump. Parce qu’après un premier clash de cette ampleur, on imagine que Zelensky a d’autres priorités que de se faire incendier une nouvelle fois sur la scène médiatique mondiale.

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