« Chère Petite » : un thriller XXL




Si vous pensiez avoir tout vu en matière de thrillers psychologiques, Netflix vous réserve une claque façon huis clos qui ne laisse aucune porte de sortie. « Chère Petite » (ou « Liebes Kind » en VO) s’est faufilée dans le Top 10 des séries les plus regardées, sans marketing tapageur ni stars bankables, juste avec une histoire aussi oppressante qu’un couloir sans issue

Six épisodes, cinquante minutes chacun, et un scénario qui vous aspire plus vite qu’un trou noir scénaristique. Dès les premières minutes, on assiste à un accident : une femme percutée en pleine nuit, une fillette calme à l’excès à ses côtés, et une énigme qui prend l’allure d’un labyrinthe mental. Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Pourquoi Hannah, cette petite fille aux airs de poupée de porcelaine possédée, obéit-elle avec une discipline militaire ? Et surtout… qu’est-ce qui cloche dans cette histoire ?

Du thriller au psychodrame, il n’y a qu’un bunker

La série vous installe comme un spectateur involontaire d’un cauchemar éveillé. Pas besoin de jumpscares ou de musique angoissante à la Hitchcock : ici, le malaise est à l’état brut, distillé avec la précision d’un scalpel.

Tout commence dans une maison-prison, sans fenêtres ni échappatoire, où les règles sont dictées par un « papa » invisible. On pense tout de suite aux faits divers les plus glaçants, du calvaire de Natascha Kampusch à l’affaire Fritzl en Autriche. Sauf qu’ici, on ne se contente pas de la captivité : on en explore les cicatrices, les mécanismes de survie, et surtout l’après, quand les portes s’ouvrent enfin. Parce que sortir de l’enfer, c’est une chose. En sortir indemne, c’en est une autre.

Des personnages aussi solides qu’un thriller bien ficelé

Ce qui frappe dans « Chère Petite », ce n’est pas juste le scénario – bien qu’il soit aussi tendu qu’un fil de fer barbelé –, mais la performance des acteurs, qui transforment chaque scène en descente aux enfers millimétrée.

Naila Schuberth, la petite Hannah, est un bijou de précision dramatique. Elle joue une enfant aussi flippante que fascinante, oscillant entre l’innocence et une obéissance mécanique qui en dit long sur son passé.

Kim Riedle, en victime tentant de recoller les morceaux de son identité, livre une performance aussi brutale qu’émouvante. Une femme hantée par un cauchemar bien réel, dont chaque frisson est palpable à l’écran.

Et mention spéciale à l’ambiance générale, où la photographie, la mise en scène et le découpage narratif transforment chaque plan en puzzle psychologique. On ne sait jamais si on regarde une enquête, un drame familial ou une étude clinique du trauma. Spoiler : c’est les trois à la fois.

Un thriller qui serre la gorge et ne desserre jamais l’étau

S’il fallait trouver un défaut à « Chère Petite », on pointerait peut-être une fin un peu trop sage après un crescendo infernal. Comme si la série, après nous avoir scotchés à notre canapé, hésitait à nous asséner l’uppercut final.

Mais franchement, c’est un détail comparé à la maîtrise redoutable de l’intrigue, la force du casting et cette ambiance suffocante qui vous prend aux tripes. Un thriller qui évite les grosses ficelles et tisse une toile d’araignée dont on ne sort qu’à la dernière seconde.

Mon verdict ? : 4,5/5 – À voir les yeux grands ouverts (même si ça fait mal)

✔️ Un scénario sans faux pas
✔️ Une tension permanente, du premier au dernier épisode
✔️ Des personnages qui vous habitent encore après le générique
✔️ Un thriller qui ose la psychologie plutôt que l’excès d’action
❌ Une fin qui méritait un peu plus d’audace

Si vous aimez les thrillers qui jouent avec vos nerfs et votre empathie, foncez. Mais si vous êtes du genre à dormir la lumière allumée après un épisode de « Black Mirror », prévoyez un nounours et un chocolat chaud.


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