Site icon baskroom.fr

CAC 40 sous les 8000 points : Les marchés se prennent une taule




La Bourse de Paris a encore mangé la feuille ce vendredi. Troisième séance d’affilée dans le rouge, et cette fois, c’est la barre psychologique des 8000 points qui a volé en éclats. Avec un CAC 40 en baisse de 0,93% à 7916,08 points, les investisseurs commencent à avoir les chocottes. Entre l’annonce d’une taxe Trump de 25% sur les voitures étrangères, des chiffres de l’inflation américaine qui font transpirer la Fed, et une économie européenne qui marche à cloche-pied, tout le monde cherche la sortie de secours. Spoiler : elle est fermée pour travaux

Comme un ado en manque de sensations fortes, Donald Trump a encore mis le feu aux poudres. Son idée lumineuse du jour ? Un droit de douane de 25% sur les voitures fabriquées hors des États-Unis. Un coup de massue qui tombe pile au moment où le secteur automobile tente de redresser la barre.

Les investisseurs, qui n’avaient déjà pas le moral, ont pris la nouvelle comme une bonne clauqe dans la gueule. Résultat : le CAC 40 a bu la tasse, entraînant avec lui ses petits copains européens dans la gadoue.

Holcim bétonne, mais ça ne tient pas

Du côté de la Bourse de Zurich, on avait pourtant un champion du solide avec Holcim, leader mondial du ciment. Sauf que même lui a pris un coup de pelle, reculant de 1,11% à 96,50 francs suisses.

La raison ? Un plan de croissance jusqu’en 2030 qui n’a pas convaincu grand monde. Ajoutez à ça une scission de son unité nord-américaine Amrize, bientôt cotée à New York, et les investisseurs ont senti le coup fourré. “Si ça sent le béton, c’est peut-être qu’on est en train de couler”, ironise un analyste en train de revendre ses actions.

Ubisoft joue à “Perd et Profits”

L’action Ubisoft, qui caracolait en tête du SBF 120 vendredi matin, a fini par tomber dans une embuscade. Après l’annonce d’une restructuration et d’un partenariat avec Tencent, le titre s’est pris un joli -0,43% pour finir à 12,865 euros.

La recette du deal ? Une nouvelle filiale dédiée aux gros morceaux (Assassin’s Creed, Far Cry, Rainbow Six) dans laquelle Tencent investira 1,16 milliard d’euros pour 25% du capital.

Sauf que les marchés, jamais fans des magouilles en coulisses, ont eu un petit coup de panique. Un investisseur, sous couvert d’anonymat, confie :

“On attendait un jackpot, on a eu un DLC payant.”

Alexis Kohler : de l’Élysée à la Société Générale, le grand écart bancaire

Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée depuis 2017, a décidé de changer de crèmerie. En juin, il posera ses valises à Société Générale, où il deviendra directeur général adjoint.

Sauf que les marchés, plutôt que de sabrer le champagne, ont vidé le portefeuille. L’action de la banque rouge et noire a plongé de 1,88% à 42,54 euros, optant donc pour le rouge…

Pourquoi ? Parce que le secteur bancaire en Europe est en mode “ventes flash”. Depuis janvier, les valeurs financières ont grimpé en flèche (+30% pour l’Euro Stoxx Banks), et certains ont décidé de ramasser les billets avant que la fête se termine.

Chiffres macroéconomiques : Entre coup de froid et coup de chaud

Inflation en France : +0,8% sur un an, malgré un coup de boost des prix des assurances et de la bouffe. Heureusement, l’énergie et les produits manufacturés font baisser la moyenne.

Dépenses des ménages : -0,1% en février après -0,6% en janvier. Surtout à cause de la chute de la consommation alimentaire (-0,7%), signe que les Français commencent à sérieusement regarder les tickets de caisse. Non mais attends ! L’huile d’olive à 10 boules, ça va pas ou quoi ?!!

Prix à la production : -0,5% en février, vingtième mois consécutif dans le rouge. Pour les industriels, c’est la dèche, et personne ne veut monter les prix de peur de perdre des clients.

Chômage : Mauvaise surprise ! Le taux grimpe à 6,3% alors qu’on l’attendait à 6,2%. 26 000 chômeurs en plus en mars, bien au-dessus des prévisions.

Confiance des consommateurs : -14,5 en mars, soit exactement la même morosité qu’en février. Une stagnation qui veut dire une chose : les ménages serrent toujours les fesses.

Inflation américaine (PCE Core) : +2,8% en février, plus que prévu. Une nouvelle qui fait froncer les sourcils de la Fed, déjà coincée entre volonté de baisser les taux et peur de raviver la fièvre inflationniste.

Dollar contre euro : une bataille serrée

À 17h45, l’euro grappillait 0,25% face au dollar, grimpant à 1,0826.

Pourquoi ? Parce que les investisseurs commencent à croire que la Fed va peut-être calmer le jeu sur les taux. Si Powell lâche un signal dovish, le billet vert pourrait perdre un peu de son éclat, et l’euro en profiterait pour faire un come-back discret.

Mais rien n’est gagné. Un investisseur résume l’ambiance :

“C’est comme au casino : on parie sur ce que va faire la Fed, mais personne ne sait si on va se coucher ou tout perdre.”

Au final, entre une inflation américaine qui joue avec les nerfs de la Fed, un Trump qui balance des taxes comme des cacahuètes, et des investisseurs qui prennent leurs gains en vitesse, les marchés ressemblent à un manège de fête foraine sous LSD.

Le CAC 40 flirte avec le précipice des 8000 points, et les autres places européennes font grise mine.

Alors, crash à venir ou simple trou d’air ? Pour l’instant, la seule certitude, c’est que les traders ont le mal de mer.

Exit mobile version