Coincés entre deux collines et trois gouttes de sueur, les éleveurs de canard Kriaxera peuvent enfin souffler du bec ! Le volatile le plus roots du Pays Basque s’est vu remettre un chèque de 15 000 euros, grâce au 1er prix national de l’agrobiodiversité animale, pondu par Céva Santé Animale et la Fondation du Patrimoine. Une belle tape dans l’aile pour cette race qu’on croyait bonne pour la retraite anticipée. Car le Kriaxera, c’est pas un canard d’usine, c’est du vrai, du pur, du rustique à plumes, élevé peinard dans les vallons de Lohitzun-Oyhercq.
Chez Julen Perez, président de l’asso et papa-poule (plutôt papa-cane) en chef, c’est baby-boom sous lampe chauffante : 280 canetons couleur or et charbon piaillent dans leur gîte de luxe avant de voir du vert. C’est pas des flèches côté croissance ni des stars de la ponte, mais ils ont la classe paysanne. Leur histoire, c’est un film de survie à la Spielberg : grippe aviaire, couvoir cramé, extinction frôlée, puis résurrection façon miracle agricole avec 2 000 œufs sauvés in extremis. Depuis, la bande à Julen bichonne ses palmipèdes comme des trésors de guerre, planqués dans un sanctuaire bien gardé.
Mais attention, le Kriaxera ne fait pas que coin-coin dans les prés, il régale aussi dans les assiettes. Foie gras, rillettes, magrets confits : le canard fait dans le haut de gamme, et ça se bouscule au portillon côté restos qui veulent du vrai goût. Grâce au flouze tombé du ciel (ou de Paris), la filière espère rameuter de nouveaux éleveurs, et pourquoi pas décrocher un jour une AOP. En attendant, les Kriaxera se la coulent douce en Idoki, pendant que leurs gardiens comptent les plumes… et les centimes.
Discover more from baskroom.fr
Subscribe to get the latest posts sent to your email.