Bourse : LVMH en grande pompe, Nexity en béton armé, Puma sur un fil




Pendant que la BCE fait du surplace, les marchés européens dansent la gigue en ordre dispersé. Entre LVMH qui sort les costards repassés et Nexity qui ressort la tête du béton, Puma, lui, finit en chaussettes. Retour sur une séance qui secoue la corbeille. Les indices américains, eux, explosent les plafonds, caracolent en tête de peloton sans tenir compte de ce qu’il se passe au Tour…

Dans la jungle des marchés, certains courent le lièvre, d’autres ramassent les miettes. Ce vendredi midi, pendant que Christine Lagarde peaufine son immobilisme artistique à Francfort, c’est à dire en maintenant les taux de la BCE aussi figés qu’un compte livret A oublié depuis 1997, les bourses européennes nous rejouent la comédie du « chacun sa sauce ».

À Paris, le CAC 40 fait le timide et s’offre un petit +0,25%, grimpant à 7837 points, soit à peu près l’altitude du plongeoir de la piscine gonflable de mon voisin. Pendant ce temps-là, l’EuroStoxx 50, lui, fait grise mine et se tape un -0,20%, à 5344 points.

Bref, c’est pas le feu, mais y’a du mouvement dans les bretelles. Et deux gaillards tirent leur épingle du jeu : Nexity, le bétonneur repenti, et LVMH, le seigneur du luxe qui, malgré des temps moroses, garde la Rolex au poignet et le sourire Ultrabrite en vitrine.

LVMH : bling-bling et rebond timide

Chez LVMH, on a sorti la cravate et les lunettes de soleil. Résultats semestriels moins pourris que prévu ? Banco. +3,55%, à 486,95 euros l’action, ça brille comme une montre à 10 000 balles sous le soleil d’un yacht monégasque.

Faut dire que les Cassandre de la finance s’attendaient à une descente aux enfers version croisière en slip dans la cale. Finalement, c’est plutôt un apéro en terrasse à Shanghai. La demande chinoise reprend du poil de la bête, les clients ricains tiennent encore la boutique à flot, et les Européens n’ont pas (encore) vendu leur sac Vuitton pour payer la cantine du fiston.

Alors oui, le cabinet Alphavalue tempère en mode « ça sent bon mais c’est pas encore Noël ». La visibilité, c’est comme un cours d’option sur le bitcoin : floue. Mais entre deux doutes, LVMH continue de se gaver façon foie gras boursier.

Nexity : retour à la rentabilité, champagne à la cafet’

Pendant que LVMH parade, Nexity sort de son coma économique façon phénix du T1. Le promoteur immobilier, qui s’était pris la crise du logement en pleine façade, fait une remontada de malade. +15% à 11,04 euros.

Bon, faut pas non plus verser dans le délire euphorique : le groupe s’est quand même ramassé une perte nette de 44 patates (millions d’euros hein, on est pas au PMU). Mais opérationnellement, ça carbure à nouveau, et ça, les marchés adorent. Surtout depuis qu’ils ont encaissé la plus-value de la cession d’ADB (183 millions), comme on encaisse un héritage surprise d’un oncle d’Amérique.

Cerise sur le béton, Nexity confirme ses objectifs 2025. Traduction : on n’est pas encore en haut de la tour, mais l’ascenseur est réparé. Pour les investisseurs, c’est suffisant pour revenir à la niche, les oreilles dressées.

Puma : un gadin à vous déchausser

Côté bide de la journée, mention spéciale à Puma, qui se prend un revers de médaille dans les dents. -16,57% à 20,55 euros, ça fait mal au short. Les actionnaires en sont encore à chercher leurs lacets.

Le bilan du deuxième trimestre ? Naze. Les ventes dévissent, les douanes américaines viennent coller des bâtons dans les crampons, et les prévisions pour 2025 sont revues à la baisse. Autant dire que les marchés ont jeté la basket avec l’eau du bain.

Son cousin Adidas, moins éclopé, perd quand même 0,73% à 197,05 euros, mais refuse de dire de combien il va se planter cette année. Malin, ou juste prudent ? En tout cas, c’est pas la fête au village chez les équipementiers teutons.

Confiance des ménages : ça tousse encore, mais ça va mieux

Côté macro, y’a du neuf sous les casquettes. L’Insee nous sort un chiffre comme il les aime : 89 pour la confiance des ménages en juillet, un petit point de gagné, comme un ticket à gratter gagnant mais sans le million. On est encore loin de la moyenne historique (100, soit le graal psychologique des économistes), mais on note quand même une ambiance un chouïa moins déprimée autour du caddie.

Détail qui fait sourire les assureurs-vie : la proportion de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner retrouve son max historique, déjà atteint en février. Comme quoi, les Français ont toujours le réflexe écureuil : on planque la thune au cas où l’hiver fiscal serait plus rude que prévu.

IFO allemand : l’ambiance reste molle outre-Rhin

Côté teuton, c’est pas non plus l’orgie. L’indice IFO, qui mesure le climat des affaires en Allemagne (autant dire la température du schnitzel économique), ressort à 88,6 en juillet. Le consensus visait 89. Résultat ? Petite déception, mais pas de quoi sortir les mouchoirs. La stabilité, c’est déjà pas si mal par les temps qui courent.

Et le dollar dans tout ça ? Il se la joue discret

Enfin, côté FX (pour ceux qui causent forex au p’tit dej), l’euro s’effrite de 0,12% à 1,1737 dollar. Pas de tsunami, juste un petit flottement dans la zone euro. À voir ce que diront les commandes de biens durables aux États-Unis, mais en attendant, la monnaie européenne fait sa sieste d’été.

La City de Wall Street s’est payée un petit shot de vitamines : le S&P 500 et le Nasdaq ont claqué des records de clôture presque tous les jours cette semaine, un succès parfait pas vu depuis novembre 2021. Le Dow Jones a en plus fait péter les compteurs, grimpant de 0,47 % pour boucler à 44 901,92 points. Ces hausses font grincer les dents des sceptiques, mais le marché reste dopé par l’espoir farouche d’un deal commercial EU USA imminent : Trump parle de 50 % de chances et von der Leyen débarque en Écosse pour en causer ce weekend. Bref, ça les gonfle, mais ça tient bon.

Côté valeurs, c’est Deckers Outdoor (les boss des UGG et des sneakers Hoka) qui a explosé les thermomètres : +11 % voire +12 % sur la journée après des ventes internationales qui ont flambé au-delà de toutes les prévisions. Un vrai carton plein qui a porté le S&P vers les cimes. À l’inverse, Intel a pris une claque mémorable : -8,5 % à cause d’un communiqué plein de mauvaises nouvelles — perte surprise, plans sociaux, et projets annulés pour redresser la barre. Le contraste entre les sneakers qui décollent et la puce qui fond est à mourir de rire côté trading.

Le bilan hebdo ? Le S&P 500 grimpe de 1,5 %, le Dow de 1,3 %, et le Nasdaq se taille la part du lion avec +1 %. Le moral des traders flirte avec l’euphorie, même si certains bulls restent lucides et rappellent qu’en cas de fail du deal UE USA, l’éclate pourrait tourner vinaigre. En attendant, on peut rédiger un best of des records en bourse et des plus belles gamelles boursières avant 2026.


Discover more from baskroom.fr

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *