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BMW et Toyota : Quand l’hydrogène veut faire carburer l’avenir




Dans le monde de l’automobile, il y a ceux qui sont à fond les ballons vers l’électrique, et puis il y a ceux qui roulent des mécaniques avec une autre option : l’hydrogène. Si aujourd’hui, la plupart des constructeurs ont branché leurs espoirs sur la voiture électrique à batterie, Toyota et BMW ont décidé de mettre la gomme sur une autre voie. Ensemble, ils ont enclenché la première pour explorer cette alternative ambitieuse. Et attention, ça promet de faire du bruit sous le capot

On ne présente plus Toyota, le constructeur qui fait de l’hybride depuis que la Prius a tracé sa route dans les années 90. Mais cette fois-ci, le géant japonais ne se contente pas d’une simple recharge électrique. Non, il pousse le bouchon un peu plus loin en misant gros sur l’hydrogène. Toyota a déjà roulé sa bosse avec deux générations de Mirai, sa berline à pile à combustible, et même un Hilux hydrogène qui circule déjà sur certaines routes du monde. Pendant ce temps, BMW, plus timide mais pas en panne d’idées, fait son petit bonhomme de chemin avec son iX5 Hydrogen.

Mais ces deux-là ne comptent pas rester à la station d’essai pour longtemps. Leur alliance pourrait bien transformer la voie de l’hydrogène en véritable autoroute de l’avenir. D’ailleurs, BMW a annoncé vouloir lancer un modèle commercial à l’hydrogène dès 2028. Les deux marques planchent ensemble sur la troisième génération de piles à hydrogène, et ça risque de décoiffer plus d’un moteur thermique !

L’hydrogène comme alternative à l’électricité

L’hydrogène, c’est un peu la star montante qu’on regarde avec des étoiles plein les phares. Prometteur, il a tout pour séduire. Imaginez un carburant qui ne rejette que de l’eau par son pot d’échappement. Fini les particules fines qui nous asphyxient en plein rond-point ! Mais bon, comme dans tout grand road trip, il y a des embûches sur la route. Le principal frein à l’hydrogène, c’est son prix à la pompe. L’hydrogène vert (celui produit à partir d’énergies renouvelables) coûte un bras à fabriquer, beaucoup plus que notre bonne vieille électricité.

Et puis, il ne suffit pas d’avoir le plein d’hydrogène dans les cuves, encore faut-il trouver où le distribuer. Pour l’instant, les stations qui permettent de faire le plein d’hydrogène se comptent sur les doigts d’une main, et ce, même si vous avez des rétroviseurs de camion. Bref, si vous vous retrouvez avec une Mirai en panne sèche en pleine campagne, attendez-vous à devoir pousser jusqu’à la prochaine station… qui pourrait être à des centaines de kilomètres !

Toyota et BMW espèrent séduire avec leurs bolides à hydrogène, mais les prix, eux, risquent de faire caler plus d’un acheteur. Prenons la Toyota Mirai : elle est affichée à plus de 70 000 euros. Autant dire que même avec un crédit bien négocié, ça reste hors de portée pour monsieur et madame Tout-le-Monde. Il faudrait être sacrément passionné pour se lancer dans l’aventure hydrogène aujourd’hui.

Sans oublier la maintenance des piles à combustible, qui représente un autre casse-tête. On vous avait dit que c’était un carburant propre, mais le processus pour produire de l’hydrogène propre est encore en rodage. Et d’un point de vue économique, l’électrique a encore quelques longueurs d’avance, surtout avec des coûts qui baissent à mesure que les modèles se multiplient sur le marché. 

L’hydrogène, champion de l’auto… nomie

Cela dit, il ne faut pas mettre l’hydrogène au garage trop vite. S’il a du mal à se faire une place sur le segment des véhicules particuliers, il pourrait bien briller là où la batterie montre ses limites : sur les poids lourds et les longs trajets. Imaginez un camion qui traverse toute l’Europe sans s’arrêter toutes les deux heures pour recharger ! Pour les transports longue distance ou les véhicules utilitaires lourds, l’hydrogène pourrait offrir un réservoir sans fond ou presque.

D’ailleurs, certains experts disent que l’hydrogène n’est peut-être pas la panacée pour les voitures citadines, mais qu’il pourrait bien devenir l’arme secrète pour les secteurs où l’électrique peine à répondre à la demande en termes d’autonomie et de rapidité de recharge. Comme un moteur de Formule 1 qui aurait du mal dans les embouteillages, mais qui déchaîne tout son potentiel sur circuit.

Il ne fait aucun doute que Toyota et BMW mettent les bouchées doubles pour développer cette technologie. Mais avec les nombreux obstacles sur leur route, il faudra encore du temps avant que l’hydrogène prenne une véritable vitesse de croisière. Dans un futur proche, il est peu probable que nous voyions des files de voitures à hydrogène à la station-service du coin. En revanche, il pourrait bien tracer sa route sur des segments de marché spécifiques où la batterie se heurte à ses propres limites. 

Bref, pour ceux qui espéraient que l’hydrogène mette tout le monde d’accord et fasse déraper l’électrique hors de la piste, ce n’est pas encore gagné. Pour l’instant, le marché continue de miser sur la batterie. Mais qui sait ? Dans dix ans, on sera peut-être tous au volant de véhicules à hydrogène, croisant le regard des conducteurs de Tesla avec un clin d’œil complice. 

En attendant, Toyota et BMW ont mis les gaz, et même si l’hydrogène semble encore loin de la pôle position, ces deux-là sont bien décidés à ne pas rester en panne sèche. Alors, prochaine étape ? Rendez-vous en 2028 pour voir si l’hydrogène a trouvé la bonne carburation.

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