Le spot de la Grande Plage va chauffer les dérives du 19 au 21 avril pour la 39e édition de la Maider Arosteguy. Avec une déferlante de riders venus d’un peu partout, un prize money qui claque plus fort qu’un leash dans les mollets, et un line-up de parrains XXL, la plus ancienne compète de surf d’Europe s’offre un nouveau barrel de légende. Repos interdit, y’a du swell au programme
La Maider Arosteguy, c’est un peu le spring break de la wax, la messe pas très basse des rois de la mousse, le Coachella des combis qui puent la néoprène mouillée, je continue ? Ma mère m’a toujours dit que les plaisanteries les plus courtes étaient les meilleures, donc je vais vous épargner. Donc, cette année encore, la doyenne des compètes européennes n’a pas pris une ride (prononcer “reede” ici pas “raillede”).
Du 19 au 21 avril, pendant que la cloche de Pâques sonnera dans les clochers des églises de vos villes et villages, c’est un autre genre de cloche qui va résonner sur la Grande Plage de Biarritz : celle du début de la saison surf en France. Et pas n’importe comment. Avec plus de 250 riders dans les starting-blocks, six catégories de juniors, et un Open hommes/femmes sous stéroïdes, ça va carver sec sur les rouleaux basques.
La Maider revient faire des vagues
Née en 1984 des vagues et des larmes, la Maider Arosteguy est d’abord une histoire de cœur salé. Celle de Robert Rabagny, figure de proue de l’orga surf depuis les années planche large, qui voulait rendre hommage à une femme de Biarritz comme on n’en fait plus : Maider Arosteguy. Commerçante emblématique, soutien des premières compètes, emportée tragiquement par l’océan le 8 avril 1984. Depuis, chaque année, sa mémoire surfe en tête des séries.
« On n’a jamais eu une seule édition sans vagues. Jamais. C’est comme si l’océan respectait le rendez-vous », balance Robert, le regard vissé à l’horizon. Et ce n’est pas cette année que ça va changer. Même si le soleil se fait timide, les vagues, elles, seront bien rangées sur les rails. Les petits auront la leur le samedi, histoire d’éviter les paquets de mer trop salés. Et dimanche-lundi, ce sera aux grands de ramer, de caler et d’envoyer du lourd.
20 000 balles dans la cagnotte : y’a du cash dans le barrel
Et attention, ce n’est plus une compète de quartier. Depuis l’an dernier, la Maider a sorti le chéquier. 20 000 euros de prize money, soit 10 000 pour les gars et 10 000 pour les filles, dans l’Open. Un split équitable, et un chiffre qui fait tourner la tête comme une série surprise sur un reef mal placé.
« C’est autant que le Lacanau Pro ! », se marre Rabagny, pas peu fier. Pourtant, entre les subventions qui baissent plus vite qu’un bodyboarder en shorebreak et les budgets à faire pleurer un vendeur de planches, l’affaire coûte bonbon : plus de 100 000 euros pour faire tourner le bazar. Mais pas question de rider à la dèche. La magie opère grâce à la commu’ locale, aux commerçants qui mouillent la chemise et aux partenaires fidèles comme un vieux leash : « Sans eux, on rame à sec. »

Et 2025, c’est même pas le top. Car l’année prochaine, la Maider fêtera ses 40 piges. Et l’objectif est clair : doubler la mise, viser les 40 000 €. Autant dire que la wax va chauffer et les portefeuilles aussi.
Des parrains qui dépotent leur race
La Maider, c’est pas qu’un contest, c’est une vibe. Et pour que ça sente bon le sel et la légende, il faut des têtes d’affiche qui envoient du bois (flotté). Cette année, deux pointures pour parrainer l’événement : Stéphanie Barneix, multiple championne de sauvetage côtier, et Clément Roseyro, le mec qui s’est mis debout à Nazaré là où 99 % de la planète aurait crié « MAMAN ! ».
Stéphanie, touchée par le destin de Maider Arosteguy, parle de la mer avec une émotion qui colle au shorty :
« En tant que championne de sauvetage, je sais combien l’océan peut être sublime… et traître. Cette histoire me parle. »
Clément, lui, a encore les cheveux pleins de mousse portugaise. Il vient de claquer le Nazaré Tudor Challenge 2025, excusez du peu. Et il revient à Biarritz avec la banane :
« J’ai fait mon premier podium ici, à 13 ans. Revenir comme parrain, c’est comme rentrer à la casa. »
Il prévoit de compéter « pour kiffer », et surtout pour partager quelques tips de surf de gros avec les jeunes loups.
Une compète qui fait le plein (de houle et d’accents)
Sur le sable, ça va parler français, espagnol, portugais, anglais et même créole. La Maider, c’est un melting-pot de wax, de lycra et d’athlètes de toute la planète. Des riders venus de tous les coins : Landes, Antilles, Portugal, Bretagne, Italie, Pays basque sud… Une scène plus cosmopolite que les line-up d’Hossegor en août.
Dans les catégories, y’a du lourd dès le plus jeune âge. Des benjamins (12-14 ans) aux Open +18, ça va envoyer des rollers, des cutbacks et des claims un peu trop enthousiastes. Le tout sous l’œil aiguisé de juges aussi impitoyables qu’une série surprise sur la dalle d’Erretegia.
Riders de légende et soirée qui tube
Et comme la Maider ne fait jamais les choses à moitié, jeudi 17 avril, c’est la teuf en costard. Une soirée d’ouverture où se pressent du beau monde : Luc Ferry (l’ex-ministre qui cause philo), Henri Leconte (le tennisman de génie indomptable), et une ribambelle de figures du sport basque. De quoi faire monter la sauce avant le take-off.
Et dans le public, on devrait croiser quelques pointures en goguette :
- Kelly Slater, le GOAT, encore curieux de ce coin d’Europe
- Laird Hamilton, qui a inventé le surf tracté quand vous faisiez encore du body en slip
- Lisa Andersen, la reine des vagues made in 90’s
- Justine Dupont, patronne du surf de gros
- Et Mark Cunningham, bodysurfer classe olympique
Un héritage bien ancré dans le reef
La Maider, c’est une institution. C’est l’odeur de la wax chaude sur le trottoir de la rue Mazagran. C’est le cri des mouettes mêlé aux applaudissements d’un public qui mate autant les vagues que les looks improbables en lycra fluo.
Et surtout, c’est l’histoire d’un mec – Robert Rabagny – qui, chaque année depuis 40 piges, rame contre vents, marées, et dossiers administratifs pour faire vivre un événement aussi authentique qu’un nose ride à la Beltza. Il le dit lui-même :
« Personne n’est propriétaire de cette épreuve. Je veux qu’elle me survive. »
Mission accomplie. Parce qu’à chaque édition, c’est une nouvelle génération qui prend le drop, et une communauté entière qui se rassemble autour de ce swell d’émotions.
La Maider Arosteguy, c’est un shoot de culture basque, une dose de glisse pure, et un hommage vibrant à une femme, une ville, un océan.
Alors cher lecteur, si tu traînes tes tongs du côté de Biarritz entre le 19 et le 21 avril, viens voir ce que c’est que le vrai surf. Pas de télé-réalité, pas de filtre Insta. Juste des jeunes (et des moins jeunes) qui rament, se lèvent, tombent, repartent. Des gamins qui rêvent de faire comme les grands. Des grands qui se rappellent quand ils étaient gamins.
Bref, la Maider, c’est une vague d’humanité. Et cette année encore, elle risque bien d’être parfaite.
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