En Soule, à 700 mètres d’altitude, Didier Constance a fait plus fort que Notre-Dame-des-Landes : il a carrément installé une piste d’atterrissage dans son champ. Une « altisurface » inclinée à 20 %, bordée de rochers et dotée d’un tremplin naturel en guise de fin de piste. Bref, pas de quoi faire rêver Air France, mais suffisant pour quelques pilotes aguerris qui aiment vivre dangereusement. « C’est pas Roissy ici », lâche l’éleveur, philosophe. Effectivement, ici, les seuls contrôleurs aériens sont les vautours qui planent au-dessus de la vallée du Saison.
Loin d’être une lubie sortie de nulle part, cette piste est le fruit d’années de persévérance et de passion pour l’aviation. L’objectif ? Offrir aux pilotes chevronnés un spot unique pour se poser au-dessus des nuages, avec une vue imprenable sur les Pyrénées enneigées. Mais attention, ici, pas question d’improviser : seuls ceux qui savent manier le manche avec précision peuvent tenter l’aventure, sous peine de finir plus bas… bien plus bas.
D’ailleurs, Didier prévient : « C’est plus facile d’arriver ici par les airs. » Ceux qui n’ont pas de brevet devront se contenter d’une route en lacets bien corsée pour accéder au domaine. Entre les chênes et les brebis, un panneau de signalisation inattendu surgit : bienvenue sur la seule ferme où l’on peut croiser un tracteur et un coucou… en même temps !