Le guépard a rendu son dernier souffle. Oui, Alain Delon, la légende du cinéma français, celui dont le regard perçait l’écran plus sûrement qu’un laser dans un film de James Bond, nous a quittés. Mais ne vous inquiétez pas, on ne se laissera pas abattre. On va vous raconter sa vie, entre un « Samouraï » solitaire et un « Guépard » insaisissable, en souriant. Parce que, quitte à dire au revoir à Alain, autant le faire avec un clin d’œil et quelques bons mots
Né un 8 novembre 1935, Alain Fabien Maurice Marcel Delon voit le jour à Sceaux, une petite commune des Hauts-de-Seine. Avec un nom pareil, on comprend vite que le garçon est destiné à briller. Et pourtant, la lumière ne sera pas immédiate. Ses jeunes années ressemblent davantage à une séance de « Rocco et ses frères » qu’à une promenade de santé. Enfant de parents divorcés, il se retrouve en pension, d’où il s’évade avec l’élégance d’un Arsène Lupin. À cette époque, personne ne l’imagine en futur icône du cinéma. Mais Delon est du genre à tracer sa route sans laisser de place aux doutes. Un « Samouraï » en puissance.
Son entrée dans la vie active, c’est un peu « Mélodie en sous-sol ». Après l’armée, il fait des petits boulots à Paris. Et puis un jour, un producteur le remarque et lui propose de se lancer dans le cinéma. C’est comme si Delon avait enfin trouvé sa place : à l’écran, il illumine tout, il est « Plein Soleil » en permanence. On le voit d’abord dans des rôles de jeune homme ténébreux, mystérieux, parfois dangereux. Il est tellement bon que même à l’époque, on ne savait plus trop s’il jouait ou s’il était vraiment ce bad boy ultra séduisant.
Un « Guépard » à la poursuite du succès
La carrière d’Alain Delon est une sorte de marathon où il enchaîne les rôles mythiques comme on collectionne les timbres. « Le Guépard », « Le Samouraï », « Le Clan des Siciliens », les titres s’accumulent et les salles de cinéma se remplissent. On pourrait presque dire que Delon n’a jamais joué un rôle ; il les a simplement incarnés. À tel point qu’on en venait à se demander si l’homme et ses personnages n’étaient pas une seule et même personne. La froideur du Samouraï ? La noblesse du Guépard ? Ou le côté canaille du « Flic » ? C’était tout Delon, en somme.
Mais même de loin, derrière la caméra, Delon était un homme à part. S’il affichait une image de dur à cuire, il n’en restait pas moins un être humain, avec ses failles et ses fêlures. Côté cœur, il était un vrai « Rocco », avec plus d’une conquête à son actif. Romy Schneider, Nathalie Delon, Mireille Darc, Anne Parillaud… Des noms qui brillent comme autant d’étoiles dans le firmament de sa vie amoureuse. Il aurait pu faire « La Piscine » avec chacune d’entre elles, mais c’est Romy qui en a hérité. Delon, c’était un peu le James Bond français : charmeur, intrépide, mais avec ce je-ne-sais-quoi de tragique qui le rendait irrésistible.

Quand Delon est parti… politique
Bien sûr, Delon ne s’est pas contenté d’être un simple acteur. Il était aussi un homme d’affaires redoutable, un producteur avisé et, bien entendu, un homme de convictions. Avec son allure de « Monsieur Klein », il ne se gênait pas pour exprimer ses opinions, même si cela lui valait quelques critiques. Loin de se laisser dicter sa conduite, Delon est resté fidèle à lui-même. Même quand il s’aventurait sur des terrains glissants, il marchait droit, comme le « Samouraï » qui ne rate jamais sa cible. On l’aimait pour ça aussi, pour son côté « ni pour, ni contre, bien au contraire ». Il était partout et nulle part à la fois, un « Guépard » insaisissable.
Et puis voilà, aujourd’hui, c’est le clap de fin. Alain Delon a quitté la scène, sans chichis, à sa manière, comme un « Cercle Rouge » qui se referme. Il laisse derrière lui un cinéma orphelin, des fans éplorés et une ribambelle de souvenirs inoubliables. On se dit que sans lui, le cinéma français aurait eu un peu moins de panache, un peu moins de charme, un peu moins de ce truc en plus qui fait toute la différence. Mais après tout, même le plus grand des « Guépards » finit par rejoindre la savane éternelle.
Alain Delon n’a jamais été un homme comme les autres, et son départ ne fait que le confirmer. Il a traversé la vie comme un de ses personnages : avec style, élégance, et une pointe de mystère. On imagine qu’aujourd’hui, il est là-haut, quelque part, à siroter un verre en bonne compagnie, peut-être même avec un « Borsalino » sur la tête. Ce qui est sûr, c’est qu’il restera pour toujours ce « Soleil Rouge » qui ne perdra jamais son éclat. Un acteur, un homme, un mythe.
Alain Delon n’est plus, mais rassurez-vous, son sourire énigmatique continuera de nous hanter, et son regard glacé de nous réchauffer. Parce que Delon, c’est du cinéma pour l’éternité.
Discover more from baskroom.fr
Subscribe to get the latest posts sent to your email.