À Mauléon, on forme des personnes pour le dernier look de votre vie




Qui aurait cru qu’à Mauléon, on apprendrait l’art de la thanatopraxie, alias “la cosmétique éternelle” ? Cette école pas comme les autres forme des pros du maquillage post-mortem, un métier aussi délicat qu’utile, pour que nos chers disparus soient en paix… et surtout, en beauté ! Rencontre avec des élèves passionnés par le dernier voyage, prêts à donner un dernier coup de blush pour l’au-delà

C’est dans la paisible ville de Mauléon-Licharre, bien loin des paillettes et des selfies, qu’une poignée d’intrépides se consacre à un art plutôt méconnu : celui de préparer les défunts pour leur ultime repos. Ici, pas question de rater une touche de blush ou d’oublier une coiffure parfaite, car c’est la dernière impression qui compte ! Bienvenue à l’école de thanatopraxie de Mauléon, une école unique en son genre où l’on apprend à redonner bonne mine à ceux qui sont déjà dans l’au-delà. Et parfois, certains macchabées peuvent leur donner du fil à retordre… Un boulot qu’on pourrait qualifier de “six pieds sous terre” mais qui, promis, reste tout ce qu’il y a de plus sérieux.

Les Vivants du Dernier Voyage

Imaginez une salle de cours tout ce qu’il y a de plus classique, avec un grand squelette près du tableau, des posters d’anatomie au mur et des étudiants bien concentrés. On se croirait en plein cours de SVT, sauf que dans cette classe-là, on se spécialise dans la cosmétique ultime ! Maïté Gabastou, fondatrice et directrice de cette école unique dans la région, est elle-même thanatopractrice. Il fallait bien que quelqu’un s’y colle dans le coin ! La donzelle avait dû faire ses études en Dordogne, alors elle a décidé de monter cette structure ici pour éviter à d’autres la même galère.

Vous pensez peut-être que c’est triste ? Lucie, 22 ans, n’est pas d’accord. C’est son tonton qui l’a inspirée. Elle voulait le voir une dernière fois et qu’elle ne fut sa surprise de constater qu’il avait l’air super paisible, comme s’il faisait la meilleure sieste de sa vie. C’est là que sa vocation est née. Loin de l’idée macabre, Lucie et ses camarades se forment pour redonner aux défunts un visage apaisant.

De la chimie pour éviter l’altération

Mais la thanatopraxie, c’est aussi un peu de science. En cours, les élèves apprennent comment ralentir la décomposition en remplaçant le sang par un produit à base de formol. Après s’ils foirent la veine pour l’injection, le résultat peut paraître surprenant mais bon… Il n’y a pas mort d’homme non plus ! C’est bien loin des clichés sur la mort, où les thanatopracteurs seraient des êtres mystérieux œuvrant dans l’ombre. À Mauléon, ils travaillent à la fois pour les vivants et les défunts, dans le respect de chacun.

En tout, cette formation dure trois mois. Ce ne sont certes pas des études de haut vol, voire même de sous-sol, mais les élèves s’immergent dans des cours intensifs qui mélangent biologie, chimie, art de la préparation mortuaire, et même un peu de maquillage. Et ouais les gars ! Ici, on n’est jamais loin d’une palette de fond de teint, même si l’objectif est un peu… différent. C’est sûr que l’objectif n’est pas de faire un ravalement de façade pour leur donner un coup de jeune mais plutôt pour que la famille en garde une dernière image… mortelle. Au total, le cursus coûte 7 000 euros, un investissement pour une carrière qui, finalement, touche à l’éternité.

Une coquetterie avant le grand voyage

Dans la chambre mortuaire, les thanatopracteurs coiffent, habillent, et parfois maquillent les défunts, selon les demandes des familles. Adrien voit dans ce métier une manière de servir les vivants en s’occupant des défunts. Le travail n’est pas stressant, et le client est loin d’être embêtant. Et Lucie d’ajouter que c’est la dernière occasion de faire bonne impression.

Ainsi, à Mauléon, on prépare les défunts pour leur dernier voyage, avec professionnalisme et même un peu d’humour. Cette école, qui forme à la fois la tête et le cœur, se révèle être une institution aussi insolite qu’inspirante. Et quand on sait qu’il s’agit d’accompagner les familles, d’adoucir la dernière image de leurs proches, on ne peut que saluer cette vocation qui, dans l’ombre, illumine leur souvenir.


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