Au cœur du Pays Basque intérieur, un vieux resto sommeillait, assoupi sous les toiles d’araignées du temps et les souvenirs en sauce. À Bonloc, les assiettes étaient muettes, les chaises orphelines de leurs convives, et les murs, jadis pleins de vie, ne tenaient plus qu’à un fil de ragoût. C’est là, dans ce décor de nostalgie en jachère, que deux passionnés ont décidé de rallumer les fourneaux du bonheur. Et pas avec une simple allumette. Non. Avec une flamme vive, un feu de bois, et une idée qui mijote depuis longtemps : Iturrira, une auberge de cœur autant que de terroir
Une histoire de goût et d’amour, cuite à feu doux
Julie et Alex, c’est un duo comme on les aime : généreux comme une portion de taloak à la fête de village, complémentaires comme jambon de Bayonne et piment d’Espelette. Elle, Julie, enfant du pays, a roulé sa bosse entre les tables et les additions, de la restauration à la comptabilité. Lui, Alex, bayonnais de naissance, a longtemps manié le marteau plus que la louche, avant de retomber en cuisine, sa passion de toujours, avec l’enthousiasme d’un chef étoilé devant une côte de bœuf. Ensemble, ils ont quatre enfants et une envie farouche de raviver la flamme d’un lieu oublié.
L’établissement, jadis connu sous les noms de “Chez Totte” puis “Chez Elizalde”, avait fermé ses portes depuis plusieurs années. Une coquille vide à l’abandon, attendant les mains qui sauraient lui redonner du goût. C’est là que nos deux toqués de l’authentique ont repris la sauce là où elle avait tourné, rachetant le fonds de commerce pour écrire leur propre recette. Et quelle recette !
Cuisine au feu de bois, menu ouvrier et fiesta bien huilée
Iturrira – nom chantant, comme une source en montagne – ne sera pas une adresse comme les autres. Ce sera un lieu de vie, un coin chaleureux où le feu ne crépite pas que dans la cheminée, mais aussi dans les cœurs. La cuisine y sera boisée, dans tous les sens du terme : des plats mijotés ou grillés au feu de bois, aux inspirations ibériques, relevés d’un brin d’Espagne paternelle, d’un soupçon de terroir maternel, et d’un gros morceau de convivialité.
Au menu :
– En semaine, un menu ouvrier copieux et abordable, pour les estomacs qui bossent dur.
– Le week-end, des soirées festives jusqu’à 2h du matin, où l’on dansera peut-être sur les tables, mais surtout autour d’elles.
– Des horaires étoilés : de 7h à 21h en semaine, et jusqu’à l’aube ou presque les vendredis et samedis. Fermé le dimanche, car même les marmites ont besoin de repos.
Et en attendant l’ouverture complète, Julie et Alex sortiront la cuisine en plein air, façon food truck sans les roues, pour proposer des plats à emporter. De quoi mettre le village en appétit, tout en faisant monter la mayonnaise autour du projet.

Les travaux, c’est pas du flan
L’histoire serait presque trop belle si elle ne craquait pas un peu aux coutures. Car si la volonté est là, les murs, eux, ont besoin de plâtre, d’électricité, de plomberie et de coups de vis bien sentis. La dalle de l’étage, où le couple a rénové son logement, menaçait de faire des claquettes : Alex a dû la renforcer à la sueur de son front. L’ancien proprio, qui devait mettre la main à la pâte financière, a dû poser sa cuillère faute de moyens. Résultat : il manque aujourd’hui 50 000 boules pour finir de retaper la salle, installer la cuisine, faire chauffer les fils et les cœurs.
Mais pas question de laisser retomber la pâte ! Avec l’huile de coude d’Alex (et pas celle d’olive), et le savoir-faire du bâtiment, une bonne partie des travaux est faite maison. Pas pour autant que le budget se fait rôtir tout seul.
Alors, pour boucler les finitions et faire lever la pâte, Julie et Alex lancent une cagnotte. Pas pour du foie gras ou des paillettes, mais pour que le rêve prenne enfin forme. Pour que Bonloc retrouve un repaire où trinquer, un comptoir où s’épancher, un resto où les anciens croisent les jeunes autour d’une part de gâteau basque.
Une auberge de lien
Car Iturrira, ce n’est pas seulement une affaire de bouffe. C’est une affaire de vivre-ensemble, de ces lieux où l’on vient boire un café à 7h, papoter avec la patronne à midi, fêter son anniversaire le soir, et y croiser trois générations sur le pas de la porte. C’est une tentative de remettre du liant là où la ruralité a parfois été réduite à une sauce trop claire. Une réponse à l’abandon des centres-bourgs, à l’oubli des villages où les rideaux métalliques ne montent plus depuis longtemps.
Iturrira veut restaurer dans tous les sens du terme : restaurer un bâtiment, restaurer un service, restaurer du lien humain et bien sûr restaurer les hôtes.
À vos fourchettes… et à vos clics !
Alors oui, ils ne sont pas dans le Michelin (pas encore). Oui, ils n’ont pas de banquiers en costard, mais des amis en bleu de travail. Oui, leur cuisine est encore dans les cartons, mais l’esprit, lui, est déjà dans l’assiette.
Et si le cœur vous dit de mettre la main à la pâte (ou au porte-monnaie), il suffit d’un clic sur leur cagnotte participative : https://www.onparticipe.fr/c/Wmy9VbKo
Même une bouchée, un partage, un coup de pouce peut faire la différence. Il en faut peu pour soulever un couvercle… et beaucoup pour faire tourner une salle.
Car au fond, dans Iturrira, il y a “iturri”, la source. Celle qui coule entre les pierres et les gens, celle qu’on croit tarie, mais qui ressurgit à la première pluie d’espoir.
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