Les touristes, c’est comme les moustiques : chaque été, y en a toujours pour revenir piquer un bout de Béarn ou grignoter un coin de Pays basque. Et 2025 n’a pas dérogé à la règle : 7,6 millions de visiteurs se sont pointés dans le 64, soit quasiment le même score que l’an dernier (-0,6%). Soleil, pintxos, rando et bouées licorne, le département a encore attiré les foules cet été et même si le millésime 2025 a tenu la route, côté consommation, ça roulait un peu sur la réserve
Car si les valises étaient pleines, les paniers de courses, eux, faisaient un peu plus grise mine. Un pro sur deux l’affirme : les clients ont la CB qui tremble. Moins de restos trois plats, plus de sandwiches avalés face à l’océan. L’aoûtien, cette espèce rare, concentre toujours l’essentiel de la fête : après le 2 août, c’était blindé, comme au bon vieux temps pré-Covid. Mais derrière la photo de carte postale, le porte-monnaie, lui, a fait mine de bronzer à l’ombre.
Côté hébergement, c’est un peu comme un festival du court-métrage : chaque catégorie a son scénario. Les hôtels ? Des champions : 83% de taux d’occupation, du jamais-vide, et un chiffre d’affaires en hausse (+4%). Les campings ? Les deux tiers affichent un sourire de patron de bar en plein rush. Les meublés ? Ah, eux, c’est plus rock’n’roll : moins de lits à louer (merci la « zone tendue » qui resserre l’offre), mais des prix qui flambent comme des merguez (+13%). Résultat : moins de nuitées (-8%) mais plus de taux d’occupation. En clair, les rares canapés dispos étaient squattés jusqu’au coussin.
Le Béarn : client fidèle, jeunesse et séjours rallongés
De l’autre côté, le Béarn tire son épingle du jeu. Moins de monde qu’en 2024 (-1%), mais plus de séjours longs : +5% de vacanciers qui restent une semaine ou plus. Là-bas, on mise sur les jeunes (25-34 ans) et les familles. Et ça marche : ils kiffent les vallées, les balades, et les casse-croûtes sous les sapins. Les « clientèles historiques » continuent de pointer le bout du museau : Pays de la Loire et Espagne en tête, tandis que les Auvergnats, les Lorrains et les Belges se sont fait un peu porter pâles.
Les excursions, elles, baissent d’un chouïa (-1%), surtout celles venant de Lourdes (-16%) et de la Côte basque (-8%). Traduction : les vacanciers ont préféré squatter autour de leur hébergement plutôt que de se taper des bornes. Après tout, les vacances, c’est pas non plus un marathon.
Dans tous les coins, ça bouge sec. Le Pays de Nay s’offre un +10%, dopé (sans mauvais jeu de mot, vous commencez à nous connaître non?) par le Tour de France qui a rameuté plus de monde qu’un bal populaire. Le Béarn des Gaves explose les compteurs avec +23%, merci aux touristes venus se rafraîchir depuis le littoral. Par contre, la Vallée d’Ossau s’est pris une petite gamelle : -7% après le 15 août. Apparemment, les vacanciers ont plié bagage une semaine plus tôt, laissant les marmottes finir le mois entre elles.

Le Pays basque : star fidèle, mais CB plus frileuse
Le Pays basque reste le chouchou de l’été : 5,4 millions de visiteurs, comme l’an passé. Mais moins de nuitées (-5%), à cause d’une offre en meublés qui fond comme glace à la plage. Moins de lits, mais mieux remplis : 61% de taux d’occupation. Côté provenance, les Franciliens et les Ligériens ont levé le pied, mais la proximité (Gironde, Haute-Garonne, Espagne) a maintenu la barre. Les clientèles aisées, elles, se font plus discrètes (-3%), remplacées par une classe moyenne moins dépensière mais toujours motivée à se balader.
Deux coins se démarquent. Les Aldudes (+8%) ont vu débarquer une armada de Parigots (+48%) et de familles populaires venues se mettre au vert. Record le 4 août : 1 800 visiteurs dans la vallée, un vrai festival du jambon. La campagne basque, entre Bidache et Saint-Palais, affiche +6% et séduit une clientèle jeune (+17%) et urbaine (+11%) qui en a marre de poser la serviette au coude-à-coude sur le sable et se faire racketter de 10 boules de l’heure pour garer leur caisse. Ces coins champêtres, boostés par les campagnes de com’ de l’ADT64, deviennent les nouvelles stars des week-ends prolongés.
Septembre : prolongations ou coup de sifflet ?
Et maintenant ? Septembre joue les prolongations. Les réservations sont stables par rapport à 2024, mais ça reste du last minute : plus de 60% se décident en septembre. En Béarn, léger retard (-2%), météo hésitante, mais moral au beau fixe. Au Pays basque, -4% à cause du manque de meublés et du ciel grincheux. Mais globalement, les pros gardent la banane, misant sur les plus de 55 ans qui représentent un visiteur sur deux.
Au final, le Béarn et le Pays basque gardent la cote. Oui, les paniers moyens ont pris une claque, mais la fréquentation, elle, ne flanche pas. On bronze, on randonne, on campe, on trinque… mais parfois en mode « pique-nique maison » plutôt que « resto gastro ». L’été 2025 restera donc comme une belle carte postale, un peu pliée aux coins, mais toujours prête à être affichée sur le frigo.
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