Hiri Besta 2025 : Hendaye en bleu blanc… enfin en basque !




Quand Hendaye tape une fiesta, elle fait pas semblant. En août, le second dimanche, la ville se transforme en une gigantesque bringue folklorique où l’âme basque se trémousse à chaque pavé. Hiri Besta, alias la Fête Basque, voit le jour grâce à Léon Lannepouquet (le maire moustachu façon hobby) et son Comité des Fêtes. À l’origine, en 1930, on lançait la Grande Kermesse Basque le dimanche 31 août, pour prouver que les traditions ne sont pas archivées sur une étagère poussiéreuse, mais bien vivantes sous les foulards et bérets basques

Le cahier des charges initial ? Deux tâches bien calées :

  1. Faire marrer et captiver les badauds,
  2. Prouver que les coutumes basques ont encore la patate, et que c’est du gros potentiel touristique.

Vendredi & samedi, Hiri Besta se chauffe doucement

Depuis 2004, au lieu de limiter la fiesta au dimanche, on a rajouté deux jours en centre-ville : c’est Hiri Besta, qui s’habille fièrement en bleu et blanc. L’idée : raviver la ville, inviter les assos à proposer bouffe, musique, animations, sardines, talo : c’est un joyeux foutoir organisé, mais avec style.

Le vendredi 8 août à 18h, c’est la sardine party à Caneta, suivie à 18h30 par les courses populaires (5 km, 10 km, enfants) devant la mairie. À 19h, la Zarpaï Banda s’élance dans les rues, cuivres au max et ambiance survoltée. À 20h, le maire ouvre le bal depuis le balcon, pendant que les bandas s’en donnent à cœur joie, et que le public dans les rues se trémousse entre stands de fromage, sardines grillées et cidre basque digne d’un banquet ancestral.

Le samedi, le menu s’adoucit façon brunch familial : dès 9h30, Place de la République devient un parc d’enfants, maquillage, jeux en bois, calèches, structures gonflables, orchestré par Lyme Euskadi, Animôme et compagnie. À 10h30, c’est le concert de la Zarpai Berriak qui met tout le monde de bonne humeur. 11h ramène originalité : remise des foulards aux gamins nés depuis 2024, suivie à 11h30 de leur propre course d’Hiri Besta. Après-midi sportif : pelote à 15h au trinquet Daniel Ugarte, puis régate au large avec le Trophée de la Ville d’Hendaye. À 18h, l’Encierro Ttiki secoue le centre, suivi du mutxiko (cette danse irrésistible) à 18h15 sur la place. Pour finir la soirée : concert Foisis (tribute Itoiz) à 22h, puis bal traditionnel jusqu’à 2h du mat’.

Dimanche 10 août : cavalcade, chars & feu d’artifice

Le dimanche, c’est le clou du week-end. Dès 9h, le marché local installe ses étals de fromage, bijoux, cidre et piments d’Espelette, ambiance odeur de terroir et papilles en éveil. À 10h, la messe à l’église Saint-Vincent ouvre la matinée en douceur, accompagnée par l’Harmonie de la ville. 10h30 : hommage à Pierre Loti, avec partie de rebot costumée au fronton Gaztelu-Zahar.

À 11h, les chars sont exposés devant le parking — de petites œuvres d’art roulantes : la cidrerie, les troupeaux, les vendanges… c’est tout un programme ! On présente aussi les couples basques à 11h30, avec toute la grâce du folklore local.

Le moment chaud arrive à 16h30 : la cavalcade démarre de la gare, menée par les bandas à fond la caisse jusqu’au stade Ondarraitz. Flon flon, chars colorés, personnes costumées, ambiance de ouf, le tout dans un cortège qui rend son honneur à l’identité basque, tout en gardant un esprit festif hyper vivant. À Ondarraitz, dès 19h, on peut se rassasier auprès de neuf stands associatifs puis reprendre le mutxiko avec les danseurs du Hendaiako Mutxiko Elkartea. À 21h30, concert du groupe Kilimak, et à 23h, feu d’artifice signé Caballer (Valence). La soirée se termine en beauté avec un bal animé par le groupe ADN jusqu’à 2h du matin.

Critique express

Ce qui claque chez Hiri Besta, c’est le show communautaire. Dès 1930, on voulait impressionner en racontant la vie des gens, sans tralala. Depuis, la tradition n’a pas dégénéré en “spectacle Disneyland”, mais reste assumée, vibrante, sérieuse sans se prendre au sérieux. On mixe chants, pelote, danse, chars (avec kupela à la fin, le char de la cidrerie qui ferme la marche), et même une petite pointe de transgression (la Zarpaï qui est née en mode rebelle en 1970).

Ce que j’adore : c’est l’équilibre. Trois jours de fête où chacun peut picorer à son goût : senior, gamin, musicien ou badaud, tout le monde trouve son dossier. Et la ville vit. C’est pas une arnaque à touristes, c’est un gosier au diapason avec ses racines. Une fête enracinée, moderne, où on se marre, on pleure un peu (d’émotion), on danse, on mange, on chante. Et on repart avec le foulard autour du cou, un souvenir bleu-blanc gravé dans le cœur.

En résumé pour les feignasses :

  • Historique : lancée en 1930 par Lannepouquet, avec l’objectif de montrer que le Pays Basque, c’est pas que folklore, c’est du sérieux popularisé.
  • Hiri Besta : fête en centre-ville les vendredi et samedi depuis 2004, folle de vie, chanson, sport, kids et ambiance trempette.
  • Cavalcade : chars + bandas + costumes + final au stade + feu d’artifice : le clou du spectacle basque populaire.
  • Pour qui : tout le monde. Petite comme grande, la fête lie les générations, les asso, les barrios et même le curé.

Verdict : Hiri Besta 2025, c’est la fiesta qui claque. Une dose de folklore sans en faire des caisses, une cohésion locale gonflée, un week end à marquer d’un foulard. Y’a des festivals kitsch, des fêtes bidon. Là non : tu vis une tradition vivante, émouvante, collective, un vrai plan grand public local, carré comme un fronton, chaud comme une txalaparta en plein été. Tu peux y aller les yeux fermés… mais tu verras tellement que tu finiras le week-end les paupières lourdes, le cœur à Hendaye, le foie plein de Sangria Don Simon et la mémoire pleine de bleu-blanc.


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