Logements : « Panique sur le front de mer »

Au Pays basque, le bras de fer entre locataires en galère et proprios vent debout prend des airs de western balnéaire. Depuis que l’Agglo a dégainé sa règle de « compensation » anti-Airbnb, les communes de la côte espéraient voir revenir les apparts sur le marché locatif à l’année. Résultat ? Des fenêtres toujours fermées, des touristes en vrac et des salariés saisonniers qui pioncent en Espagne. Carl, pizzaiolo d’Hendaye, s’est fait sortir de son appart’ et dort désormais côté ibérique. CDI ou pas, faut pas rêver : en pleine saison, même avec la pelle à pizzas, tu peux pas te payer une cabane au soleil.

Côté proprios, ça grince des dents. Stéphane, prof exilé aux States, refuse de lâcher ses deux nids douillets avec vue sur la baie de Txingudi : « C’est mon bien, je le garde ! » qu’il grogne, façon capitaliste romanesque. Pas question de louer à l’année ou de vendre. Il préfère des lits froids à des locataires permanents. Le souci ? À force de garder leurs clefs sous le paillasson, les bailleurs vident les rues et les terrasses. L’agent immobilier Yannick tire la gueule : moins d’Airbnb, zéro retour à l’année, téléphone en PLS, client en larmes… Il a même dû virer un employé. Le carnet de locations est aussi vide qu’un frigo de coloc un 6 du mois.

Et pendant ce temps, les touristes s’évaporent, les commerçants transpirent, et l’économie locale fait la planche. À Hendaye, 2 000 visiteurs en moins par jour, selon l’Office du tourisme. La vague anti-location a bien stoppé le tsunami Airbnb, mais pour la réinjection dans le parc à l’année, on attend toujours la perfusion. Les assoces militantes, elles, veulent carrément interdire les résidences secondaires neuves. Une chose est sûre : sur la côte basque, la tension locative reste aussi étouffante qu’un t-shirt noir en plein mois d’août.


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