L’Eusko, la thune basque qui fait son beurre depuis 12 piges

Elle n’a pas le visage de Victor Hugo ni de Marie Curie, mais elle fait tourner les têtes au Pays Basque : l’Eusko, première monnaie locale d’Europe, continue de faire son petit bonhomme de chemin douze ans après sa mise en circulation. Pas une roupie de sansonnet : y’a plus de 4,5 millions d’Eusko qui gambadent dans les poches, les caisses enregistreuses et les applis de Bayonne à Hendaye. Même les élus s’y mettent – y’en a qui se font payer en Eusko à la mairie, peinards. Quant aux commerçants, ils ne comptent plus les clients qui passent à la caisse avec leur téléphone et un bon vieux QR code.

Du Café des Pyrénées à la crémerie de la Nive, en passant par les boulangeries et pharmacies, c’est l’union locale qui fait la force. Sandrine te sert ton p’tit noir en Eusko, et Eugénie te vend ta baguette en monnaie alternative. Les fournisseurs ? Pareil, ça tourne en circuit court, comme un bon cidre basque : Sagarno, bière artisanale, digestifs maison, tout s’arrose en Eusko. Et faut croire que ça mousse bien : les pros sont plus de 1 400 à faire partie du réseau, avec 4 200 utilisateurs réguliers qui font circuler la galette sans passer par la case euro.

Résultat, l’Eusko ne veut plus se contenter de la Côte basque nord et commence à zieuter l’Espagne d’un œil gourmand. Des pourparlers sont en cours pour que la monnaie traverse la Bidassoa et fasse des petits à Pampelune. Et qui sait, demain on pourra peut-être se payer un talo ou un kalimotxo aux fêtes de San Fermín sans sortir un seul billet européen. En attendant, l’Eusko continue de cartonner : une monnaie qui ne dort pas, qui ne spécule pas, et qui, surtout, ne prend pas les Basques pour des jambons.


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