Herri Urrats : la ruche bourdonne pour l’euskara




Le Pays basque, c’est un peu comme une ruche géante : ça bourdonne, ça bosse dur et surtout, ça s’entraide. Cette année encore, Herri Urrats met les petits pots de miel dans les grands avec sa campagne « Erlezainak » (« les apiculteurs »), histoire de butiner quelques milliers d’euros pour soutenir les ikastola, ces écoles où l’euskara est roi. Objectif ? 50 000 euros dans la cagnotte avant le 11 mai, jour de la grande fiesta annuelle au lac de Saint-Pée-sur-Nivelle. Et pour ça, Herri Urrats appelle tout le monde à enfiler la combinaison d’apiculteur et à filer un bon coup de pouce… ou plutôt un bon coup de dard au financement

Vendredi 28 février, au fronton Gaztelu Zahar d’Hendaye, ça ne jouait pas à la pelote mais ça envoyait du lourd niveau solidarité. L’équipe d’Herri Urrats a dévoilé son plan de bataille : convaincre 5 000 personnes de lâcher 10 euros chacune pour faire grimper la récolte à 50 000 euros. Pourquoi ce nom d’« Erlezainak » ? Parce que les abeilles noires du Pays basque sont un symbole parfait : travailleuses, unies et prêtes à piquer si on les embête. Et leur miel, c’est l’euskara !

Comme l’a joliment dit Pascal Marticorena, coprésident d’Herri Urrats :

« Nous sommes une grande ruche qui produit du miel. Le miel, pour nous, c’est l’euskara. Et pour protéger ce miel, il faut agir ensemble. »

Sur scène, il y avait du beau monde : des représentants d’Herri Urrats, de Seaska, de la Confédération des ikastola, et même la bertsulari Maddalen Arzallus, venue chanter haut et fort son soutien à cette cause qui vaut son pesant de pollen.

Un grand pas pour l’euskara, un petit piécette pour les ikastola

L’argent récolté ira directement dans les fondations de l’ikastola Kattalin Elizalde, à Saint-Pée-sur-Nivelle, qui a besoin d’un sérieux coup de neuf. Car oui, les ikastola du Pays basque nord, c’est 4 300 élèves répartis dans 39 établissements, et chaque année, ça pousse comme du piment d’Espelette ! Résultat : il faut toujours plus de classes, de matos, et donc… plus d’euskos.

L’événement Herri Urrats, c’est le deuxième dimanche de mai, une journée où la solidarité parle basque, où les concerts s’enchaînent et où on remplit les caisses. L’orga espère récolter entre 300 000 et 350 000 euros, un sacré pactole mais encore insuffisant selon Mañu Erviti, coprésidente d’Herri Urrats :

« Ce montant ne couvrira qu’une petite partie des besoins réels. Il faudrait organiser trois à quatre Herri Urrats à l’année pour répondre aux besoins effectifs. »

Rêvons grand ! Dans 20, 30 ou 40 ans, pourquoi pas un enseignement en basque gratuit et accessible à tous ? En attendant, chaque don compte, et même si vous n’avez que 10 balles à lâcher, c’est toujours ça de pris.

« Elgarrekin » : la bande-son de la fête signée Dupla

Herri Urrats sans musique, c’est un peu comme une tortilla sans œufs : ça manque de saveur. Cette année, c’est le duo Dupla qui s’y colle avec « Elgarrekin » (« Ensemble »), un titre qui mélange pop, électro et hip-hop et qui donne envie de sauter partout. Le clip a été présenté le 6 mars au Biltxoko de Bayonne, et franchement, ça envoie du lourd.

Petit plus, et pas des moindres : la participation de Pisoo et du légendaire Pantxoa ta Peio. Un vrai melting-pot musical qui devrait ambiancer les bords du lac le 11 mai !

Comme l’expliquent les artistes :

« On s’est inspirés de l’esprit de Herri Urrats : se battre pour sa langue et sa culture, ensemble. »

Un bon résumé de l’événement, qui vise aussi à soutenir l’ikastola de Saint-Martin-d’Arberoue, touchée par un incendie récemment. Double raison de venir, double raison de donner !

Le Pays basque, terre de transmission ?

Chez nous, l’euskara ne se parle pas, il se vit. Et cette transmission, elle passe de génération en génération, comme l’explique Mañu Erviti :

« J’ai vu mes parents travailler pour Herri Urrats, alors je me suis impliquée. J’espère que mon fils fera de même. On participe à la ruche car on y vit. »

C’est ça, l’esprit Herri Urrats : pas juste un événement, mais un engagement collectif, une façon de prouver que la culture basque ne disparaîtra pas tant qu’on se battra pour elle.

Le 11 mai, peu importe que vous parliez l’euskara couramment ou que vous baragouiniez trois mots, ce qui compte, c’est d’être là. Venir, chanter, danser, donner, soutenir. Parce que l’euskara, comme le miel, se partage et on se doit de protéger la ruche.

Alors, on se voit à Saint-Pée ?


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