Au cas où certains d’entre vous se seraient imaginés que notre bien aimé Fisc aurait déclaré une année blanche concernant les taxes, on va vous plomber l’ambiance. Bienvenue dans l’ère de la « continuité budgétaire », ou ce que l’on pourrait appeler affectueusement « le patch économique ». Depuis le 1er janvier, la France fonctionne sans budget officiel, comme un ado qui aurait claqué toute son argent de poche avant la fin du mois. Heureusement, nos ministres ont dégainé une loi spéciale pour éviter la panne sèche, mais rassurez-vous : la facture arrivera tôt ou tard
Armez-vous de patience chers lecteurs parce que le Fisc a passé en revue toutes les éventualités de façon à ne pas vous laisser passer entre les mailles du filet concernant tous les domaines dans lesquels ils vont pouvoir continuer à vous en… papaouter. Et pendant que Bayrou tente de recoller les morceaux d’un puzzle fiscal éparpillé, le pays, lui, avance à vue. Si cette période transitoire ressemble déjà à une partie de Monopoly où personne n’a les billets pour acheter la Rue de la Paix, pas d’inquiétude : l’État continuera de vous offrir ses services publics… en version démo.
Des impôts, toujours des impôts
Pour commencer, rien de tel qu’un buffet fiscal où tout le monde peut piocher. Parmi les plats chauds :
- Le crédit d’impôt collection (CIC) et la réduction Loc’Avantages, servis sur un plateau en 2024, sont reconduits sans modifs majeures.
- Les agriculteurs, eux, garderont la prime de remplacement pour congé, histoire de pouvoir souffler entre deux traites.
- Les patrons qui préparent leur retraite bénéficieront d’un abattement sur la plus-value. Autrement dit, ils partiront avec des poches un peu plus pleines… ou du moins, moins trouées.
Mais attention aux desserts : pour le crédit d’impôt innovation (CII), la portion a été réduite de 30 % à 20 %. L’innovation, ça coûte, et visiblement, ça ne rapporte pas assez à Bercy.
Zones rurales et urbaines : même combat ?
Le zonage fiscal devient un vrai jeu de piste. Entre les France Revitalisation Rurale (FRR) et les Zones Franches Urbaines (ZFU), il y a de quoi se perdre. Résultat : les entreprises installées avant le 1er juillet 2024 garderont leurs avantages. Les autres devront attendre la fin des débats pour savoir si elles bénéficieront du même traitement.
Et pendant que les patrons attendent le verdict, les agriculteurs, eux, jouent à la roulette russe avec la taxe sur le gazole non routier. Après une hausse en 2024, retour au tarif de 2023 – mais uniquement après un passage à la caisse et une régularisation en juin. Pour résumer : avancez l’argent maintenant, remboursez plus tard. Ça s’appelle la confiance.
Les vaches aussi ont leur mot à dire
En parlant d’agriculture, la loi spéciale pense aussi aux ruminants. Les éleveurs pourront bénéficier d’avantages fiscaux pour augmenter leur cheptel. À condition, bien sûr, de respecter les quotas et de transmettre les exploitations aux jeunes agriculteurs.

Dans le même registre, les cessions d’entreprises agricoles pourront s’étaler sur 72 mois (6 ans pour ceux qui comptent sur leurs doigts). Une aubaine pour ceux qui veulent passer la main sans tout lâcher d’un coup.
Outre-mer : taxe ou pas taxe ?
La TGAP-déchets (oui, même les ordures ont leur propre taxe) devait augmenter au 1er janvier. Finalement, non. Enfin, peut-être. Car la hausse pourrait être annulée rétroactivement. Conclusion : les entreprises d’outre-mer peuvent facturer avec ou sans hausse et attendre qu’on leur dise ce qu’il faut vraiment faire. Simple, non ? Mayotte devrait apprécier…
Électricité et multinationales : le grand flou
Côté électricité, les industriels électro-intensifs bénéficieront d’un tarif maintenu à 0,5 €/MWh en 2025. Une bonne nouvelle pour eux, sauf qu’ils devront régulariser leurs factures en 2026. En résumé : profitez maintenant, payez plus tard.
Quant aux multinationales, elles devront garder un œil sur les instructions de l’OCDE. Les nouvelles règles fiscales devraient s’appliquer rétroactivement, mais comme dirait Bruno Le Maire : « Rien n’est acté, mais tout est prévu ». Mais si, c’est le gars qui nous a foutu dans un merdier monstre, rappelez-vous !
En attendant le PLF : bricolage fiscal et débat de bistrot
En guise de conclusion, Amélie de Montchalin (on s’en branle de savoir qui c’est, le gouvernement ne va pas tenir une semaine) a tenté de rassurer les foules : « Cette situation ne peut perdurer ». Pas faux, mais en attendant, la France navigue à vue, et les Français continuent de jongler avec leurs feuilles d’impôts.
Au final, cette loi spéciale ressemble à un pansement sur une jambe de bois, avec le gouvernement Bayrou en chirurgien de fortune. Le véritable budget 2025 sera-t-il celui de la relance ou de la relégation ? Les paris sont ouverts.
En attendant, mieux vaut prévoir des bougies. Car entre les coupures budgétaires et l’électricité au rabais, on n’est pas à l’abri d’un blackout administratif.
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